L’association du développeur flamand Larian Studios et de la licence mythique Dungeons & Dragons a tout du rêve pour tous les joueuses et joueurs de RPG “à l’occidentale” ou “CRPG”.
Larian Studios, fondé par Swen Vincke (qui ne rechigne jamais à se mettre dans toutes les situations dans ses vidéos de promotion), est un studio qui a gagné en popularité au fil des épisodes de la saga de jeux de rôle Divinity, jusqu’à Divinity: Original Sin II (“DOS2”), l’un des meilleurs CRPG sur le marché actuellement, offrant un énorme contenu, des dialogues savoureux, et qui s’est payé le luxe d’être l’un des premiers à implémenter la cross save entre version Steam et Nintendo Switch.
De son côté, la saga Baldur’s Gate a acquis en 2 épisodes (et leurs extensions) développés par Bioware (ainsi qu’une série spin off hack & slash) un statut mythique pour les joueurs et joueuses de jeu de rôle. On retiendra une fidélité à l’univers des Royaumes Oubliés de D&D (les fameux Forgotten Worlds), une grande qualité graphique, une interface modifiable, l’utilisation des règles de la version 2.0 d’AD&D tout en gardant une grande accessibilité ainsi que des nouveautés comme les PNJ du groupe ayant leur propre personnalité et dialogues.
Bref quand le développement du 3e titre fut confirmé le 6 juin 2019 lors de l’évènement Stadia, ce fut presque une liesse populaire (et cela a probablement poussé à mon achat impulsif d’un kit stadia que j’ai quelque peu regretté depuis).
Comme dans tout jeu de rôle vous devez tout d’abord créer votre personnage, on retrouve le principe de Divinity: Original Sin II, avec un nombre important de choix, ceux-ci sont directement inspirés de la 5e édition des règles officielles de Donjons & Dragons, les joueurs du jeu de plateau retrouveront donc leurs marques. J’ai ainsi passé un temps considérable à choisir les traits et caractéristiques de mon magicien tieffelin de la lignée de Zariel. Six classes sont pour le moment disponibles dans l’Early Access: clerc, guerrier, rôdeur, roublard, démoniste, et magicien. Chacune dispose de sous-classes. Les développeurs promettent que les histoires seront un peu plus liées à la classe que dans DOS2.
Côté races on retrouvera les classiques de l’univers D&D: elfe et demi-elfe, drow, humain, halfelin, nain, mais aussi githyanki et tieffelin, chacune bénéficiant de bonus raciaux. Le jeu offre aussi des choix de sous-races (par exemple les tieffelins de la lignée d’Asmodée, …). D’autres classes et races feront leur apparition plus tard, il est même prévu d’ajouter la possibilité d’avoir un personnage multiclassé. A noter que la version finale du jeu offrira des personnages pré-tirés à l’historique plus détaillé et probablement offrant un peu plus de dialogues comme on peut le trouver dans les jeux récents de Larian.
L’aventure commence in media res, c’est à dire en pleine action. Une cinématique de grande qualité montre l’attaque de la ville de Yartar par un nautiloïde (un type de navire volant que l’on croyait disparu pouvant naviguer entre les plans astraux) dirigé par un flagelleur mental (ou illithid), terrifiante créature de l’univers D&D. Durant cette séquence, votre personnage, prisonnier, se voit implanter un parasite ayant pour but de le transformer lui aussi en flagelleur mental. Rapidement le navire se fait attaquer par des dragons rouges chevauchés par des githyankis. Le nautiloïde se téléporte alors en catastrophe mais les flammes d’un dragon vous sortiront de votre capsule ainsi que Lae’zel, une guerrière githyanki, qui sera votre premier compagnon. Arrivé sur une île inconnue il vous faudra trouver un moyen de retirer le parasite. En chemin d’autres compagnons d’infortune se joindront à vous.
Baldur’s Gate 3 est donc sorti en Accès Anticipé le 6 octobre 2020, c’est donc une version en cours de développement à laquelle les joueurs peuvent s’essayer. Clairement il faut noter que le prix de la version anticipée est assez élevé par rapport aux autres jeux Early Access, mais il est assez rare d’avoir des Early Access pour des jeux AAA. Cette version Early Access offre environ une vingtaine d’heures de gameplay et les développeurs confient que le jeu va probablement rester pour au moins un an en accès anticipé.
Baldur’s Gate III ne dépaysera pas les joueurs de jeux Larian: on retrouve l’excellente écriture des personnages. On retrouve aussi le gameplay jouant sur les éléments (il est possible de vider le contenu d’un baril inflammable avec d’un tir d’archer et d’enflammer le liquide et vos ennemis avec un sort de feu bien placé).
Fidèle au jeu de plateau le jeu lance littéralement un dé pour déterminer vos chances de succès lorsque vous tentez certaines actions. Arriverez-vous à faire au moins 10 pour désarmer ce piège ? Vous pourrez voir le résultat du dé à l’écran (et rapidement ses conséquences).
Grand changement pour la série, les combats seront en tour par tour et non plus en temps réel avec une pause comme les deux premiers épisodes. Par contre un mode pause pourra des fois se déclencher hors combat, (par exemple lors du déclenchement de pièges).
Le jeu promet aussi à terme un système de cross save entre différentes plateformes grâce à un compte Larian. Ceux qui ont des amis pourront même jouer un multi en ligne.
Mais il s’agit d’un jeu en cours de développement, on y trouve donc des traductions manquantes, des cinématiques de transition pas parfaitement intégrées, les personnages ne peuvent atteindre que le niveau 4 pour le moment, mais ce qui m’a causé le plus de soucis c’est la caméra souvent capricieuse quand il ne fallait pas tout simplement la diriger soi-même. Heureusement Larian fourni un support important à base de mises à jours et de hotfix réguliers.
S’il ne fait aucun doute qu’il s’agira d’un excellent jeu de rôle une fois fini, on recommandera toutefois aux joueurs les moins patients d’attendre la sortie définitive.
Test réalisé à partir d’une version PC Steam fournie par l’éditeur.
