article de Papa PS4

Yakuza 6: The Song of Life

Ecrit par papa

Kiryu revient contre son grĂ© dans le milieu de la mafia japonaise, et comme le disait Al Pacino dans le Parrain 3: « Just when I thought I was out, they pull me back in.”

Kazuma Kiryu, le hĂ©ros de la sĂ©rie de jeux de Sega, Yakuza, sort de prison, pour retrouver les enfants de l’orphelinat d’Okinawa dont il s’occupait. C’est dĂ©sormais un homme plus ĂągĂ© qui souhaite mener une vie honorable. Mais la disparition d’une pensionnaire va mettre Ă  mal ses plans de retraite et il va se retrouver avec un bĂ©bĂ© Ă  charge. Il tentera alors de retrouver le pĂšre de l’enfant au milieu de guerres de clans, entre son ancienne famille, le clan Tojo, les triades chinoises et la mystĂ©rieuse Yomei Alliance.

Comme dans tous les jeux de la sĂ©rie RyĆ« ga Gotoku (qui signifie « Comme un Dragon », Yakuza chez nous) Yakuza 6: The Song of Life prend place en grande partie dans le quartier de Tokyo pas si fictionnel que ça appelĂ© Kamurocho, un quartier chaud grouillant de nĂ©ons qui ressemble Ă  s’y mĂ©prendre au fameux quartier rĂ©el de Kabukichƍ. Kabukichƍ est un des quartiers les plus bouillants de Tokyo (situĂ© dans Shinjuku) et historiquement le lieu de la pĂšgre japonaise, les fameux yakuza, on y trouve des love hotels et des strip clubs, mais aussi de nombreux restaurants et bars. La carte de Kamurocho du jeu est plus qu’inspirĂ©e par celle Kabukichƍ, et de nombreuses marques sont prĂ©sentes, comme les supermarchĂ©s Don Quijote, les hĂŽtels APA ou les innombrables distributeurs automatiques de boisson (le japon en est rempli) arborant la cĂ©lĂšbre marque de boisson Ă  teneurs Ă©levĂ©es en cafĂ©ine Boss Coffee. Pour avoir visitĂ© le quartier une fois, cette transcription en jeu vidĂ©o est confondante de rĂ©alisme.

Mais les aventures de Kiryu l’entraineront aussi dans ville portuaire d’Onomichi, dans la prĂ©fecture d’Hiroshima. Cette ville sera Ă  l’inverse de Kamurocho, provinciale et calme.

L’univers de Yakuza 6: The Song of Life est un monde semi-ouvert plus petit que ce qu’on peut trouver dans les productions concurrentes (par exemple les jeux Ubisoft) mais qui semble beaucoup plus concret,  probablement car il est basĂ© sur de vraies villes, mais aussi grĂące Ă  ce souci du dĂ©tail contribuant indĂ©niablement Ă  l’ambiance unique des jeux Yakuza.

L’histoire principale trĂšs scĂ©narisĂ©e s’inspire des films de gangsters japonais mais lorgne plus du cĂŽtĂ© des soaps opĂ©ra. Le tout sera extrĂȘmement bien jouĂ©, les expressions des personnages Ă©tant trĂšs bien retranscrites et le doublage soignĂ©. Il y sera question des liens familiaux dans le milieu, ainsi que les thĂšmes habituels d’amitiĂ©s viriles et d’honneur. On apprĂ©ciera les nombreux rebondissements et mystĂšres qui maintiendront le suspense et notre attention jusqu’au bout. Les trĂšs nombreuses et longues cinĂ©matiques comportent de vĂ©ritables acteurs japonais digitalisĂ©s. Le plus connu d’entre eux Ă©tant sans aucun doute Takeshi Kitano (acteur, comique, rĂ©alisateur, Ă©crivain, animateur TV, et j’en passe) mais on repĂšrera aussi Shun Oguri (qui avait jouĂ© dans l’adaptation du manga Great Teacher Onizuka) ou Tatsuya Fujiwara (qui a jouĂ© dans le film Battle Royale). L’ajout de Takeshi Kitano (parfait dans un rĂŽle tout en retrait) semble boucler la boucle, ses films mĂ©langeant violence, absurde et humour trouvant un Ă©cho avec la sĂ©rie Yakuza.  A noter les nombreuses missions annexes trĂšs bien Ă©crites, souvent humoristiques et pleines de rĂ©fĂ©rences.

Pour ceux qui n’auraient pas jouĂ© aux prĂ©cĂ©dents Ă©pisodes (comme moi), l’histoire est tout Ă  fait accessible et mĂȘme si il y a des rĂ©fĂ©rences et des clins d’Ɠil aux prĂ©cĂ©dents Ă©pisodes, on ne se sent jamais larguĂ©. Pour ceux qui souhaiteraient plus de dĂ©tail, le menu de dĂ©part offre mĂȘme des textes rĂ©sumant chaque Ă©pisode (mais pourquoi ne pas considĂ©rer jouer aux rĂ©cents remakes comme Yakuza Kiwami)

Kiryu, ou le Dragon de Dojima comme l’appelle la pĂšgre japonaise, aura de nombreuses occasions de se battre. Dans ce cas le jeu se transformera en beat ’em up. Kiryu peut enchainer quelques attaques et combos (qu’il dĂ©bloquera au fur et Ă  mesure de ses gains en expĂ©rience) et surtout utiliser sa garde et ses esquives. Il pourra par ailleurs dĂ©clencher un mode « Extreme Heat ». Dans ce mode trĂšs temporaire,  il sera entourĂ© d’une aura bleue et sera plus fort, il pourra aussi utiliser une super attaque. Kiryu pourra se servir de tous les objets du dĂ©cor pour fracasser ses adversaires et je dis bien tous les objets, ainsi un simple pot de fleur pourra ĂȘtre une arme fatale entre ses mains expertes.  Au fur et Ă  mesure du jeu il ne sera pas rare de se battre contre une dizaine d’adversaires en mĂȘme temps.

En fait Kiryu se bat pour tout dans ce jeu, c’est un taiseux alors il s’exprime avec ses poings : pour punir les vilains bien sĂ»r mais aussi pour empĂȘcher un ami de faire une bĂȘtise, pour prouver un point, pour sauver un ami 
. Bref vous allez vous battre souvent, avec vos ennemis comme avec vos amis, dommage que le systĂšme de combat soit un peu rĂ©pĂ©titif.

Entre deux combats ou cinĂ©matiques Kiryu pourra se dĂ©tendre avec de nombreuses activitĂ©s.  Le mini jeu « crĂ©ation de clan » sera l’occasion d’un jeu simplifiĂ© de stratĂ©gie oĂč Kiryu dirigera un jeune clan contre un gang rival (composĂ© de rĂ©els catcheurs japonais de la New Japan Pro Wrestling comme Kazuchika Okada).

On pourra, comme toujours, jouer Ă  des bornes d’arcades, dans les Sega Center. Ça sera l’occasion de jouer Ă  des classiques comme Space Harrier, Super Hang-On, OutRun ou Fantazy Zone. Mais cet Ă©pisode offrira deux jeux plus rĂ©cents, jouables Ă  2 joueurs et accessibles dĂšs le menu du jeu : Puyo Puyo et Virtua Fighter 5: Final Showdown (sorti sur PS3).

Mais il y a aussi un jeu de gestion d’une Ă©quipe de baseball, un jeu de pĂȘche sous-marine, un jeu de flĂ©chettes, du mah-jong, un mini-jeu de fitness, un jeu de gestion d’un cafĂ© Ă  chat, un karaokĂ©, 
. Comme d’habitude on retrouvera aussi des jeux plus osĂ©s dans les clubs d’hĂŽtesses et  via live chat (nouveautĂ© de cet Ă©pisode).

L’expĂ©rience de Kiryu est divisĂ© en 5 catĂ©gories (force, agilitĂ©, esprit, technique et charme) et il pourra gagner des points d’expĂ©riences via de nombreuses mĂ©thodes comme par exemple en complĂ©tant des missions , en mangeant, en se battant, 
 En fait toute activitĂ© sera l’occasion de gagner de l’expĂ©rience et ça donne l’impression de ne jamais perdre son temps.

Techniquement le jeu est superbe, cet Ă©pisode inaugurant l’utilisation d’un nouveau moteur 3D prĂ©vu pour la PS4, mĂȘme si on restera limitĂ© Ă  du 30 FPS. Les possesseurs de la PlayStation 4 Pro pourront bĂ©nĂ©ficier d’une meilleure qualitĂ© d’image. Avis aux anglophobes, le jeu est en japonais avec des sous-titres en anglais. (Il semblerait que Sega travaille Ă  enfin inclure des sous-titres en français pour le prochain jeu de la sĂ©rie)

Yakuza 6: The Song of Life possĂšde une histoire riche touchante et pleine de rebondissements ainsi qu’un environnement photo rĂ©aliste. C’est une opportunitĂ© de dĂ©couvrir le Japon en restant chez vous.

Yakuza 6: The Song of Life est disponible uniquement sur PS4 et je vous le recommande chaudement.

Test rĂ©alisĂ© Ă  partir d’une version PS4 fournie par l’Ă©diteur.

Bonus des photos de Kabukichƍ lors de mon passage à Tokyo (pour le Tokyo Game Show 2017)

A propos de l'auteur

papa

RĂ©dacteur en chef avec la Passionℱ Âź du Jeu VidĂ©o depuis ses dĂ©buts sur Spectravideo et Sinclair ZX81.
Fier papa de 2 jeunes gamers.

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