Le cru Pokémon de cette année a un petit goût de tapas et de bacalhau, en effet la région de Paldea où se déroule l’aventure s’inspire de la péninsule ibérique.
Pokémon Écarlate et Violet suit la voie tracée par son prédécesseur Légendes Pokémon : Arceus, permettant une liberté totale dans un monde 3D vous permettant d’aller où bon vous semble sur l’île ensoleillée de Paldea. Votre jeune héroïne ou héros va intégrer l’académie raisin (ou orange selon la version Écarlate ou Violet). Comme à chaque épisode, son professeur va lui proposer d’adopter un premier Pokémon (c’est bien connu la première dose est toujours gratuite). Les starters de cette édition seront Poussacha, Chochodile et Coiffeton, respectivement de type Plante, Feu et Eau (on est ⅔ Chochodile et ⅓ Poussacha chez Gamer de Père en Fils)
Bien sûr comme dans tout Pokémon un des objectifs sera de capturer des Pokémon légendaires et le premier sera assez facile car vous l’aurez dès le début. En effet, après avoir sauvé un mystérieux Miraidon (ou Koraidon) ayant atterri sur l’île, celui-ci vous servira de monture permettant de vous déplacer plus rapidement. Tel un Transformers, il pourra se changer en moto, bateau ou avion.
Si le principe des mécaniques de combat reste très similaire (combat au tour par tour), on constate toutefois un retour en arrière concernant la capture de Pokémon sauvages avec l’abandon de la méthode de Pokémon Go où un simple lancer de pokéball suffisait à capturer la créature. Ici on retrouve la nécessité d’entamer un combat pour pouvoir lancer la pokéball une fois l’adversaire suffisamment affaibli (j’imagine que c’est pour conforter les puristes, je préfère la version Pokémon Go). Toutefois une nouveauté est de pouvoir envoyer votre Pokémon en tête d’équipe partir en avant afin qu’il se débrouille tout seul. En gros il ira combattre automatiquement les Pokémons sauvages à proximité et vous apportera les objets trouvés sur le chemin, toutefois le gain en points d’expérience sera notablement réduit par rapport à un combat traditionnel et il y a des risques que votre Pokémon soit vite anéanti par des Pokémons d’un type plus fort.
Une autre nouveauté dans les affrontements est la Téracristallisation, permettant une fois par match à votre Pokémon de revêtir une forme cristalline et scintillante afin de renforcer leurs attaques. Durant cette mutation certains Pokémon changent même leur type d’origine pour leur type Téracristal.
Dire que les jeux Pokémons sont empreints d’un certain conservatisme est un doux euphémisme mais cela a le mérite de permettre aux joueurs de retrouver facilement leur marques. Et ainsi comme d’habitude une organisation adverse vous donnera du fil à retordre, il s’agira ici de la Team Star, qui semble avoir des ambitions plus modestes, car il s’agit simplement des élèves turbulents de l’école. Un autre objectif classique du jeu est de devenir maître Pokémon et pour cela il faudra être victorieux dans les huit arènes représentant autant de tournois pour atteindre la prestigieuse ligue Pokémon. Enfin la troisième quête de cet épisode sera de trouver les cinq épices secrètes aux vertus revigorantes cachées à travers tout Paldea, mais celles-ci seront protégées par des Pokémon dominants, d’énormes Pokémon puissants. Une fois trouvées elles permettront d’améliorer les capacités de votre Miraidon (ou Koraidon). Cette quête entraine tout une thématique sur la nourriture qui rappelle les meilleures moment de la série Yakuza.
Ce qu’on apprécie dans Pokémon c’est que le monde devient de plus en plus cohérent à mesure des épisodes et cela passe par de nombreux petits détails. Par exemple, quand les élèves échangent leur numéro de téléphone, leurs Motismart, des Pokémon dressés pour servir de smartphone, apparaissent et communiquent entre eux. Cette logique Pokémon se retrouve partout, ainsi les alentours des cours d’eau auront droit à des Pokémons de type eau quand les volcans seront principalement peuplés de Pokémons Feu ou roche. Ce soin du détail apporte toute cette vraisemblance à l’univers de Pokémon. Dans cette région ensoleillée, les PokéStop sont devenus des bars en plein air avec écran géant.
Comme toujours, cet épisode sort en deux versions différentes et cette fois les différences sont un peu plus marquées que d’habitude. Si on retrouve les éternelles variations en termes de Pokémon (afin de pousser le méga fan à les collectionner tous), les personnages comme les professeurs ne seront pas les mêmes suivant la version choisie. Mais surtout la thématique des Pokémon sera différente, la version Écarlate se consacrant sur les vestiges alors que Violet se focalise sur les technologies de demain.
La grande nouveauté de cet épisode est d’offrir un mode multijoueur permettant à 4 joueuses et joueurs d’arpenter le monde de Paldea ensemble. Les raids Téracristal permettent de faire équipe avec trois autres Dresseuses ou Dresseurs pour tenter de vaincre un puissant Pokémon Téracristal avant la fin du temps imparti.
Pokémon Écarlate et Violet offrent aussi un mode photo sympathique permettant aussi de prendre des selfies ou d’utiliser des filtres. Pour renforcer les liens avec ses Pokémon il sera aussi possible de pique-niquer, de les toiletter ou de préparer des sandwiches.
Oui il y a bien ici et là quelque ralentissement et du popping, mais rien qui n’empêche de profiter d’un jeu qui pousse à l’aventure et la découverte. Les fanatiques de la licence regretteront le faible nombre de Pokémon aux formes spécifiques à cette nouvelle région, seuls Tauros et Axoloto ont droit à des variantes de Paldea. Peut-être l’objet d’un futur DLC. Mais néanmoins les deux jeux comptent environ 400 Pokémon (dont certains exclusifs à chaque version il faudra faire des échanges ou des raids pour tous les obtenir) et permettront à chacun d’y trouver leur compte.
Pokémon Écarlate et Violet embrassent complètement le principe de jeu en monde ouvert en vous laissant une liberté de déplacement mais aussi de quêtes. En sortant des sentiers battus, il se peut que vous fassiez de belles découvertes ou que vous tombiez sur des combats difficiles. Pokémon Écarlate et Violet c’est un peu Pokémon sans les petites roues et c’est grisant.
Test réalisé à partir d’une version Nintendo Switch fournie par l’éditeur.
