“Would you like to play a game?”
#WarGames est une série interactive éditée par EKO Studios et créée par Sam Barlow, connu pour les jeux Silent Hill: Origins et Silent Hill: Shattered Memories mais surtout Her Story, le superbe jeu indé en FMV (full motion video, sorte de film interactif) que nous avions déjà évoqué.
Comme son nom l’indique #WarGames s’inspire du film culte éponyme de John Badham de 1983: Wargames. Pour les plus jeunes qui n’ont pas eu la chance que leur père leur impose de revoir chacune de ses rediffusions (message de Victor et Oscar : please send help !), le film original racontait les aventure d’un ado hackant par erreur un ordinateur du gouvernement sur le point de lancer une guerre thermonucléaire globale.
#WarGames évoque aussi le hacking mais dans notre époque moderne (c’est-à -dire sans serveur BBS) et à l’ère de l’information global et des réseaux sociaux.
Hack the Planet !
#WarGames se présente sous la forme d’une première saison de 6 épisodes (durant entre 10 et 25 min) qui met en scène Kelly et sa bande de hackeurs qui vont passer de plaisantins numériques à véritables célébrités s’attaquant aux puissants.
Le point de vue de la caméra est toujours celui d’un appareil dans la pièce : un smartphone, un ordinateur portable, une caméra de sécurité. Cela contribue à augmenter grandement le sentiment d’immersion du spectateur.
Comme pour Her story, le tout repose beaucoup sur le talent de l’actrice principale, ici Jess Nurse jouant le rôle de Kelly, une fille de militaire devenue hackeuse, qui apparait dans chaque scène.
La série met le spectateur dans une position d’acteur car plusieurs vidéos s’affichent le plus souvent en même temps et c’est à vous de décider laquelle prendra le premier plan. Pendant que le spectateur choisit par ses clicks (ou son toucher, #WarGames étant aussi disponible sur mobile et tablettes) quelles vidéos il met en avant, la série « apprend » de ses choix et personnalise l’expérience. L’effet principal sera d’influencer la personnalité de Kelly.
A strange game. The only winning move is not to play.
Si en pratique vous aurez quelque choix demandant une interactivité directe (par exemple prendre des photos), la plupart du temps ces choix se feront par la façon dont vous utiliserez les flux vidéo. Si par exemple vous préférez regarder la vidéo du plus jeune et immature des hackeur, Zane,  dans une des scènes du début, il prendra la contrôle d’un drone et l’utilisera pour le Lulz et non comme une déclaration politique. Si vous focalisez sur Torch, ses enfants vont venir dans le champ de la caméra et suggérer de pousser la victime dans la piscine. Enfin si vous vous concentrez sur Kelly, aka Lightman, c’est elle qui aura le pad pour contrôler le drone.  Et ce n’est qu’un seul exemple. Je n’ose imaginer combien de scènes différentes ont été tournées. La série se modifie en temps réel et devient ainsi unique pour chaque téléspectateur.
D’ailleurs un graphique en temps réel illustre les différents choix que nous effectuons en visionnant #WarGames.
Is this real or is it a game? What’s the difference?
En tant que série celle-ci est sympathique et positive mais l’intrigue parfois un peu trop téléphonée ne parvient pas à faire oublier l’autre série majeure sur le même thème : Mr. Robot. Néanmoins j’attends la suite avec impatience. Ce n’est pas non plus un jeu vidéo, l’interactivité bien que réelle est beaucoup subtile.
#Wargames est un ovni numérique et brouille encore plus la frontière poreuse entre le cinéma et le jeu vidéo. #Wargames est une série que l’on regarde mais celle-ci vous observe en retour.
article rĂ©alisĂ© Ă partir d’une version Steam fournie par l’Ă©diteur.