Le célèbre festival consacré au jeu vidéo indépendant a célébré les 18 et 19 novembre 2016 sa première édition européenne au Conservatoire National des Arts et Métiers de Paris. Et Gamer de Père en Fils y était !
Ce salon permet de découvrir des jeux vidéo indépendants et permet surtout aux développeurs, aux artistes et à toutes les personnes intéressées par le jeu vidéo indé de pouvoir se rencontrer et assister à des conférences et des workshops.
IndieCade se concentre sur l’innovation et l’aspect artistique afin de promouvoir la richesse culturelle et la diversité du jeu vidéo.
La version américaine a déjà permis de faire connaitre des jeux indépendants tels que : Her Story, Hyperlight Drifter, Axiom Verge, Armello, Nidhogg et Shovel Knight.
Ce fut 2 jours intenses de rencontres. Il y avait bien sur beaucoup de français, mais c’était aussi un prétexte pour échanger avec des développeurs polonais, indiens ou américains. Je me souviens d’une discussion avec un des développeurs de Lichthund (responsable du très sympa lichtspeer) qui m’a cité avec passion tous les studios talentueux et les excellents jeux issus de Pologne. J’ai pu aussi y rencontrer d’autres représentants de la presse Jeu Vidéo. L’IndieCade c’est aussi pouvoir discuter avec des ingénieurs en robotique (pollen robotics) venus demander des conseils aux développeurs pour rendre plus ludique leur projet.
L’IndieCade Europe permettait aussi de dĂ©couvrir un lieu historique, car le CNAM date tout de mĂŞme de 1794.
Conférences, workshops,…
Mais ce fut aussi l’occasion d’écouter Michel Ancel parler avec beaucoup d’humilité et d’humour de son parcours de ses débuts de démomaker à Rayman mais aussi de ses projets futurs: entre le AAA Beyond Good & Evil 2 chez Ubisoft et le jeu indé Wild avec son studio indé Wild Sheep.
IndieCade Europe c’est assister à une conférence des Accidental Queens (qui travaillent sur le très prometteur A Normal Lost Phone) nous parlant de l’impact social de leur jeu et de la responsabilité des développeurs indépendants pour créer un monde plus inclusif.
Matt Nava, l’un des fondateurs de thatgamecompany et Giant Squid, directeur artistique de Journey et Abzû nous a fait aussi une excellent keynote sur ses influences artistiques.
Le pouvoir des communautĂ©s et des niches Ă travers l’exemple de kickstarter et des jeux de plateau Ă©tait l’objet de la keynote de Luke Crane.
Anna Kipnis est venue parler des challenges que peuvent rencontrer les programmeurs de jeux, forte de son expérience chez Double Fine.
Audrey Leprince (qui m’avait présenté l’excellent Furi à l’E3) de The Game Bakers est venue partager de son expérience, de leur 1er jeu Squid à Furi et de leur concept de jeu triple i : un jeu se concentrant sur une key feature innovante exceptionnellement bien exécutée.
L’indispensable Rami Ismail de Vlambeer est venu faire une keynote nous détaillant comment les différences culturelles peuvent engendrer des différences de gameplay.
Etienne Mineur, le cofondateur et directeur créatif des éditions Volumique, nous a présenté les jeux tangibles, ces hybrides entre jeu vidéo et jeux physique traditionnels.
Nous avons d’ailleurs continuĂ© dans cette thĂ©matique lors d’une table ronde concernant l’analogique et le numĂ©rique, du jeu de plateau Ă l’interface customisĂ©e d’installations ludiques.
J’ai aussi apprĂ©ciĂ© la confĂ©rence de Pietro Righi Riva et son manifeste rejecta.
La keynote finale a été assurée par Adriel Wallick, en remplacement de Zoe Quinn, qui nous a retracé la création de la Train Jam (une gamejam de plus de 50h dans un train parcourant les USA)
Il y avait bien sur de nombreuses autres conférences et c’était toujours un dilemme cornélien que de choisir à laquelle participer.
L’IndieCade Europe organisait aussi des workshops permettant aux développeurs de se familiariser à des sujets plus pointus en petits groupes.
Games, Games,Games
Parmi les jeux que j’ai pu essayer, j’ai été intrigué par RIOT Civil Unrest de Leonard Menchiari et IV Productions, le simulateur d’émeutes urbaines inspiré d’évènements réels. Ça a l’air vraiment intéressant par le sujet et le concept, mais je n’ai pas eu l’occasion d’essayer d’y jouer.
Par contre j’ai pu jouer à Skybolt Zack, un astucieux et prometteur plateformer inspiré des jeux musicaux par des étudiants d’isart digital.
La suite attendue de Fear Effect, Fear Effect Sedna,  par les français de Sushee était en démo lors du show and tell et j’ai pu mettre la main dessus. le jeu mélange agréablement jeu d’action légèrement futuriste et RPG à la baldur’s gate (pour la vue et les combats pausable)
Hacktag, de Piece of Cake Studios qui a reçu le prix du public était un excellent jeu d’infiltration à l’ambiance néo art déco en coop. Dans ce jeu un joueur essaye de s’infiltrer IRL dans un bâtiment aidé par son compagnon piratant le réseau à distance.
J’ai aussi joué à Masquerada : Songs and Shadows, un RPG tactique en vue isométrique à l’ambiance vénitienne.
J’ai pu me ridiculiser en jouant à Clapper, un jeu sur tablette demandant de taper dans les mains d’un ami en rythme (et ça fonctionnait vraiment bien).
Line Wobbler, cet hybride entre installation et jeu vidéo, offrant un dungeon crawler sur 1 dimension a attiré tous les regards.
J’ai apprécié Winter de Happy Volcano, un jeu d’aventure point & click au design charmant, sorte de maison de poupée virtuelle.
Je me suis aussi essayé à Lazarus de Spilt Milk Studios, un jeu de shoot spatial dans un monde persistant.
Il y avait aussi Illumine de Dejima, un roguelike où le joueur transforme le décor.
Les curieux pouvaient tester le jeu de plateforme DragoDino ou Double Kick Heroes, le jeu musical très métal.
J’ai creusé mes méninges devant le développeur de Fabric, un portal-like bien sympa.
Il y avait Léon ! Un jeu d’aventure pour les plus jeunes permettant de changer le cours de l’histoire en inversant les mots. Yvan des Nice Penguins a profité du show & Tell pour faire découvrir We All End Up Alone, un jeu engagé au sujet sérieux.
Il y avait encore de nombreux autres jeux que par faute de temps je n’ai pu tester (Event[0], 2Dark, …) La liste complète est disponible sur le site de l’évènement.
A l’issue du salon les lauréats des premiers IndieCade Europe Festival Awards ont été récompensés lors d’une cérémonie endiablée animée par le Copenhagen Game Collective.
Voici la liste des jeux récompensés :
Choix du public: Hacktag par Piece of Cake Studios
Choix des media: Old Man’s Journey par Broken Rules
Choix des développeurs: Shrug Island par Tiny Red Camel
Choix du jury: event [0] par Ocelot Society
Indéniablement cette première édition de l’IndieCade Europe a été un franc succès. Ce fut une opportunité unique de rencontrer des gens passionnés et passionnants et de découvrir des jeux différents en présence de leur créateurs . Je tiens à remercier tous les bénévoles qui ont pu rendre cela possible. J’attends avec impatience la prochaine édition.
[…] studio français Accidental Queens (qui avaient donnĂ© une excellente confĂ©rence lors de l’IndieCade Europe) a annoncĂ© sa date de […]
[…] ABZĂ› est le premier projet du studio Giant Squid, fondĂ© par Matt Nava, auparavant directeur artistique chez thatgamecompany et ayant travaillĂ© sur les superbes Flower et Journey. Nous avons d’ailleurs rĂ©cemment assistĂ© Ă une très intĂ©ressante confĂ©rence de Matt Nava sur ses influences artistiques lors de l’indieCade Europe 2016. […]