To boldly go where no man has gone before.
Si vous n’avez pas entendu parler de No Man’s Sky et de ses développeurs Hello Games c’est que vous aviez coupé contact avec le monde du jeu vidéo ces derniers mois/années. Bon retour parmi nous.
Hello Games est une équipe britannique de quatre vétérans de l’industrie ayant décidé de lancer leur petit studio indépendant en 2009. Avec Victor nous les avions croisés à la gamescom pour l’un des épisodes de leur série phare : Joe Danger, un succès indé en téléchargement sur consoles de salon.
Apres quelques épisodes de Joe Danger, l’équipe décida de s’atteler à un projet de plus grande ampleur. Un jeu d’exploration spatiale, appelé No Man’s Sky.Dire que le développement a été difficile est un euphémisme, entre l’inondation de leur studio à la veille de noël 2013 et les menaces de procès avec le groupe TV Sky pour l’utilisation du nom, cela ne fut pas un projet de tout repos. Pire encore, le jeu présenté lors des VGX de 2013 par Sony déclencha une hype phénoménale qui généra certainement une énorme pression sur les épaules de ce petit studio (ils sont même passés sur les talk-shows US comme celui de Stephen Colbert)
Commençons donc par dire ce que ce jeu n’est pas: ce n’est pas un AAA fait par des centaines de personnes avec un budget frôlant la centaine de millions de dollars.
Mais ce qu’il est :
-c’est un jeu d’exploration spatiale complètement ouvert crée de façon procédurale. C’est à dire que les planètes et l’univers ont été générés par un algorithme et non une par une par un développeur. Cela permet un univers ouvert et libre d’une taille phénoménale (il y a 18,446,744,073,709,551,616 planètes), un peu comme le vénérable Elite de David Braben et Ian Bell.
-C’est aussi un jeu de survie où il faut amasser des ressources afin de survivre et « crafter » / créer des objets améliorant notre équipement, un peu comme Minecraft ou dans le même type d’univers Grav, ou Empyrion..De la même façon les ressources et l’inventaire font immanquablement penser au jeu Out There. D’ailleurs l’apprentissage du langage extra-terrestre y fait beaucoup penser aussi, mais à mon sens les deux jeux ont pour ancêtre dans ce domaine l’Arche du Captain Blood (auquel j’ai eu la chance de pouvoir jouer étant jeune, oui je suis vieux toussa toussa).Mais ces références et emprunts ne peuvent faire oublier la direction artistique unique de No Man’s Sky. Encore plus impressionnante lorsque l’on réalise que chaque planète dispose de sa propre faune et flore.
On trouve toute sorte de formes de vies. Des déserts ou des forêts, des océans. Chaque créature, chaque terrain est unique. Il y a aussi des stations spatiales ou des avants postes planétaires occupés par divers extra-terrestres.
Le plus impressionnant peut être est de pouvoir approcher d’une planète et y atterrir sans écran de chargement. On a rapidement le vertige en pensant que chaque étoile dans le ciel peut être atteinte !Le mystère diffus entourant les objectifs du jeu nous donne l’envie d’explorer toujours plus loin. Cette quête pour atteindre le centre de l’univers apporte le petit supplément d’âme par rapport aux jeux de survie spatiaux précités.
A noter l’excellente bande son du groupe 65daysofstatic, déclenchée elle aussi de façon procédurale dans le jeu.
Alors oui la partie survie est peut-être un peu trop présente et mécanique, et le jeu devient rapidement chronophage. Et il est indéniable que certains joueurs plus habitués aux open-worlds modernes bourrés de mini jeux seront déçus.
Mais No Man’s Sky est destiné aux contemplatifs, aux explorateurs, aux rêveurs. Difficile de décrire le sentiment d’être le premier à explorer un monde inconnu, à découvrir une nouvelle forme de vie, explorer une grotte et y découvrir des matériaux rares.
Pour ceux-là No Man’s Sky est une perle.
Testé à partir d’une version PS4 fournie par l’éditeur.