C’est dans une chapelle discrètement aménagée sur le stand business, loin des regards curieux, que nous avons assisté à une présentation hands-off du nouveau projet des développeurs de Rebel Wolves.
Ce jeune studio, fondé par d’anciens talents de CD Projekt, porte en lui l’héritage de The Witcher 3. Et cela se ressent dès les premières minutes : narration soignée, direction artistique ambitieuse, et une approche du monde ouvert qui évoque clairement les grandes heures du RPG polonais. The Blood of Dawnwalker s’annonce comme une nouvelle franchise sombre et envoûtante, portée par une vision artistique affirmée et des mécaniques de jeu déjà prometteuses.

L’aventure prend place au XIVᵉ siècle, au cœur des montagnes des Carpates, et vous incarnez Coen, un homme transformé en Daywalker — ou Pénombral, selon la traduction. Ni pleinement humain, ni entièrement vampire, il évolue dans un entre-deux mystérieux, à la frontière du monde diurne et du royaume nocturne. Prisonnier de cette dualité, Coen puise sa force dans l’ombre tout en marchant sous la lumière, tiraillé entre deux natures qui ne cessent de s’affronter.

La démo avait pour objectif de nous illustrer comment une même quête pouvait se dérouler différemment selon que notre héros agisse de jour ou de nuit. Cette séquence prenait place à un stade déjà bien avancé du jeu : il ne restait plus que 22 jours à Coen pour sauver sa famille.
Le jeu repose sur une mécanique de temps limité, qui n’est pas sans rappeler Majora’s Mask. Chaque jour qui passe rapproche le héros d’un destin tragique : si l’histoire n’est pas menée à son terme dans le délai imparti, c’est sa famille qui en paiera le prix. Mais attention — ici, le temps ne se contente pas de filer. Les développeurs nous ont expliqué qu’il fallait plutôt le considérer comme une ressource précieuse, à gérer avec stratégie et discernement. Chaque choix narratif consomme du temps, et c’est au joueur de décider comment l’investir au mieux pour progresser, explorer ou débloquer des opportunités uniques. L’exploration libre du monde environnant, elle, reste hors du champ de ce compteur implacable .

L’objectif principal de la démo était de localiser et récupérer une épée légendaire dissimulée dans une cathédrale. Celle-ci étant lourdement gardée une fois la nuit tombée, notre héros devait recourir à ses pouvoirs vampiriques pour infiltrer les lieux sans être repéré. Parmi ses capacités : la marche sur les murs et la téléportation à courte distance — des mécaniques qui rappellent fortement l’univers de Dishonored.
Le jeu valorise une exploration méticuleuse des environnements : fouiller les pièces, consulter les ouvrages anciens et décrypter les indices permet non seulement de débloquer des informations clés, mais aussi de révéler de nouveaux objectifs qui enrichissent la progression narrative.Cette mécanique est renforcée par le Focus Mode en forme vampirique, une vision surnaturelle qui met en évidence les éléments interactifs ou dissimulés dans le décor. Une approche qui évoque clairement les systèmes d’enquête de The Witcher ou de la série Batman Arkham

Le développeur nous a ensuite dévoilé une séquence où Coen affronte plusieurs gardes à l’aide de ses griffes acérées, dans un combat brutal et stylisé. Les équipes de Rebel Wolves ont mis l’accent sur les pouvoirs en combat : le menu de sélection ne suspend plus l’action, mais la ralentit légèrement, permettant une transition plus fluide et stratégique. Des emplacements d’accès rapide ont également été ajoutés pour faciliter l’enchaînement des capacités. Parmi les pouvoirs les plus marquants, Coen peut drainer le sang de ses ennemis en pleine mêlée, lui permettant de récupérer une portion de sa vitalité ajoutant une couche tactique aux affrontements.
Plus tard, dans la bibliothèque de la cathédrale, Coen met la main sur un recueil d’annales anciennes. Il y découvre que l’épée qu’il recherche appartenait à l’un des trois saints majeurs de la région : Saint Mihai. Ce dernier aurait été enterré avec son arme sous la cour de la cathédrale, à proximité du cloître.

Un autre affrontement nous a permis de découvrir la richesse du système de combat, où Coen combine ses capacités vampiriques à ses talents d’escrimeur. Le jeu propose désormais une seconde vue, plus éloignée, pour ceux qui préfèrent une perspective tactique durant les combats.
Après avoir localisé la tombe du saint, notre héros s’apprête à explorer les catacombes dissimulées sous la cathédrale… et c’est précisément là que s’est achevée la séquence nocturne de la démo.

La seconde partie nous plonge dans l’univers diurne : Coen arrive en ville, et l’on découvre alors le soin méticuleux apporté à l’architecture médiévale. Les bâtisses, les ruelles pavées et la majestueuse cathédrale témoignent d’un vrai souci du détail.
Les développeurs ont ensuite levé le voile sur les différentes approches du système de combat, articulées autour des omni attacks/blocks et du tactical directional combat. En résumé, il est possible de bloquer une attaque d’une simple pression sur un bouton — une méthode accessible mais coûteuse, puisqu’elle entame la jauge de stamina du personnage. À l’inverse, les joueurs les plus aguerris pourront opter pour les fonctions avancées du tactical directional combat. En orientant précisément la lame au bon moment et dans la bonne direction, ils seront récompensés par une légère récupération de stamina. Et si l’angle est parfaitement ajusté, l’action se transforme en parade, offrant une ouverture stratégique dans l’affrontement. Cette approche rappelle fortement celle adoptée dans la série Kingdom Come, qui semble d’ailleurs constituer une autre influence majeure pour les développeurs.

Dans la cathédrale, Coen entame des négociations pour obtenir l’accès à la bibliothèque, espérant y trouver des indices sur l’emplacement de la crypte. En échange, il accepte de rendre service à un religieux préoccupé par l’absence prolongée du gardien, qu’il soupçonne de négligence…
Cette requête déclenche une quête secondaire qui nous conduit à affronter le gardien, désormais métamorphosé en une créature monstrueuse. Au cours de cette mission, Coen devra recourir à un puissant sort de nécromancie pour interroger les morts et lever le voile sur les événements passés.
Une fois l’accès à la bibliothèque obtenu, notre héros parvient enfin à localiser l’entrée de la crypte — le point exact où s’était conclue la première partie de la démo. C’est là que la présentation atteint son apogée, avec un affrontement contre le légendaire Saint Mihai, qui se révèle être lui aussi un Dawnwalker.
Il ne fait aucun doute que les développeurs de Rebel Wolves ont tiré le meilleur de leur expérience chez CD Projekt. Leur maîtrise se reflète dans le souci du détail, la qualité d’écriture des quêtes, et une mise en scène soignée portée par des cinématiques convaincantes et des doublages d’excellente facture.
La présentation offerte à la Gamescom illustrait brillamment la richesse des approches possibles pour accomplir les quêtes proposées, mettant en avant une liberté d’action remarquable.
Blood of the Dawnwalker est prevu pour 2025 sur PS5, Xbox Series et PC.