You go girl !
Grezzo, le studio japonais indĂ©pendant travaillant quasi exclusivement pour Nintendo, nous revient avec un nouvel Ă©pisode de la lĂ©gende de Zelda. C’est loin d’ĂŞtre la première incursion de Grezzo dans le monde de Zelda, en effet le studio avait rĂ©alisĂ© divers remake de la sĂ©rie sur 3DS et plus rĂ©cemment Ă©tait responsable de l’excellent remake de Link’s Awakening sur Nintendo Switch. Cette fois ils ont participĂ© avec Nintendo Entertainment Planning & Development Division (“Nintendo EPD”) Ă un tout nouvel Ă©pisode au gameplay des plus originaux.

The Legend of Link
En effet, si le début de la partie est assez habituel pour la série, avec Link, le héros taiseux, arrivant pour sauver la princesse Zelda une nouvelle fois capturée, la suite prend rapidement une autre tournure. Link se voit happé dans une faille de néant, et c’est Zelda qui devient la protagoniste de l’histoire.

Zelda voit son père, le roi, et ses plus proches conseillers tomber eux aussi dans une faille, tandis que des usurpateurs prennent leur apparence et envoient Zelda au cachot. Heureusement, elle rencontre la fée Tri qui l’aide à se libérer. Devenue une fugitive encapuchonnée et équipée d’un sceptre magique permettant de dupliquer objets et créatures, Zelda va tenter de sauver le royaume de ces failles.
Zelda = aliexpress
Zelda n’est pas une guerrière, mais heureusement, le sceptre magique de Tri lui permet de créer des “échos”, des répliques des ennemis qu’elle a vaincus, ainsi que de certains objets. Dans ce monde libéré des contraintes de la protection de la propriété intellectuelle, Zelda s’en donne à cœur joie pour trouver le plus d’échos possible, créant ainsi de nombreuses copies pour répondre à toutes les situations. Par exemple, invoquer une pierre permet de maintenir un interrupteur activé, mais on pourrait tout aussi bien utiliser une caisse en bois, un lit, ou un arbre en pot.

Si une caisse en bois bloque votre passage, vous pouvez utiliser un chevalier et sa hache, ou même une créature de flamme. Chaque écho dispose de propriétés uniques qui peuvent vous aider à progresser, et une encyclopédie vous permet d’en savoir plus. On prend plaisir à invoquer les ennemis classiques de la série (Poblin, Baba mojo, etc.) et à les utiliser comme gardes du corps pour affronter les ennemis à votre place.

Tri va conférer de nouvelles capacités à Zelda :
- Synchronisation : Cette capacité permet à Zelda de se lier à un objet (ou une créature) pour qu’il se déplace en même temps qu’elle, ce qui est pratique pour déplacer de gros rochers.
- Synchronisation inversée : Grâce à cette capacité, Zelda peut se déplacer en suivant le mouvement de l’objet ou de la créature sur laquelle elle applique ce pouvoir.
De plus, Zelda pourra acquérir des armes telles que l’épée de puissance et l’arc de Link au cours de son aventure. Ces armes lui permettront de se transformer en une puissante guerrière capable d’attaquer les ennemis à la manière de Link, mais pour une durée (très) limitée. Il sera crucial d’utiliser cette capacité avec discernement

De manière assez classique, Zelda explore divers donjons et résout des énigmes jusqu’à atteindre le boss de chaque donjon. Cela nécessite de nombreux allers-retours pour trouver les clés nécessaires. Les plus curieux découvriront de nombreux donjons secondaires cachés sur la carte, ce qui suffira déjà à ravir les fans de la série. Cependant, la particularité des pouvoirs de Zelda et Tri réside dans les multiples solutions possibles pour chaque puzzle. En discutant avec un ami arrivé au même point, nous avons constaté que nous n’avions pas utilisé les mêmes méthodes. Comme pour Breath of Wild, il n’y a pas de “mauvaise” technique pour venir à bout d’une salle.
A noter qu’Ă certains moments les niveaux se dĂ©roulent dans une vue latĂ©rale, clin d’Ĺ“il Ă Zelda II: The Adventure of Link.

La vaste carte du jeu rappelle fortement celle, mythique, de The Legend of Zelda: A Link to the Past, tout en offrant suffisamment de variantes pour séduire à la fois les nouveaux joueurs et les fans aguerris de la série. La grande nouveauté réside dans la possibilité de s’y déplacer librement, y compris à cheval. Ce choix audacieux pour un jeu Zelda en vue du dessus rappelle la liberté offerte aux joueurs dans Breath of the Wild et Tears of the Kingdom.
Au niveau esthétique, on retrouve la même patte graphique que celle utilisée pour le remake de Link’s Awakening sorti en 2019 sur Switch. Ce remake présente une apparence de Zelda en 2D avec une vue en 3D isométrique. Les développeurs semblent avoir réutilisé les assets du jeu de 2019, y compris l’effet Bokeh/miniature. Cet effet met en valeur les objets au centre de l’écran en les rendant nets, tout en créant un environnement flou autour, donnant ainsi un aspect de maquette.
La bande sonore est particulièrement agréable, offrant une réinterprétation remarquable des thèmes classiques de la saga tout en conservant une identité propre.

Mon principal regret, bien que relativement mineur, concerne l’interface de sélection des échos. Tous les échos sont alignés sur une bande de sélection qui ne cesse de s’allonger, nécessitant un défilement important pour trouver la créature souhaitée. Cela pousse souvent les joueurs à utiliser les mêmes échos en boucle. Il est surprenant qu’ils n’aient pas trouvé une meilleure interface pour un jeu qui a mis tant de soin dans les moindres détails.
Peut-être que ce point décevra les hardcore gamers, mais j’ai particulièrement apprécié que le jeu ait un niveau de difficulté assez bas et une aventure relativement courte, évitant ainsi toute lassitude.

The Legend of Zelda: Echoes of Wisdom est une relecture des classiques de la série tout en encourageant l’expérimentation grâce à son astucieux système d’échos. La liberté offerte établit un pont entre les jeux classiques et la direction actuelle de la série depuis Breath of the Wild. Qui aurait cru qu’il aurait fallu attendre 38 ans pour réaliser que Zelda est l’héroïne idéale de la série portant son nom ?
Test rĂ©alisĂ© Ă partir d’une version Switch fournie par l’Ă©diteur.