Sorti en 2005 sur le GameCube (oui on dit le GameCube, n’en déplaise aux philistins), Resident Evil 4 renouvela une série qui se nécrosait (ah ah nécrose / morts-vivants vous l’avez ?). Son remake vient à peine de débarquer sur nos consoles modernes.
Capcom est littéralement « on fire » avec ses remakes depuis 2019 et le succès de l’excellente nouvelle version de Resident Evil 2. Après le remake de Resident Evil 3, tout le monde attendait le tour de l’épisode 4, celui qui ramena l’équilibre dans la force.
Resident Evil 4 vous met dans la peau de Leon Kennedy, le policier qui fut impliqué dans les événements de Resident Evil 2 lorsque l’épidémie du virus de la société Umbrella transforma la plus grande partie de la population de la ville de Raccoon City en zombies affamés. Depuis il a pris du galon et il est désormais envoyé en mission pour aller sauver Ashley, la fille du président américain, kidnappée par une mystérieuse secte dans l’Espagne profonde (à noter que la communication actuelle du jeu ne parle plus que d’un village européen, pas sûr que l’office du tourisme espagnol ait validé ce jeu). Il y affrontera des habitants zombifiés par une arme biologique, un parasite appelé Las Plagas.
♪ Il ne peut plus rien nous arriver d’aaaafreux maintenant ♫
La première nouveauté que cet épisode apporta à la série était visuelle avec la caméra placée au-dessus de l’épaule du héros. Cela était nécessaire pour accompagner le changement de gameplay, en effet le jeu se veut plus nerveux et plus orienté action que ses prédécesseurs. Ici il ne faudra pas constamment prendre la fuite mais plutôt balancer du plomb à tout va. Le combat à l’arme à feu sera primordial. Il est possible d’arrêter vos ennemis en visant la tête ou les jambes. Une fois étourdis vous pourrez leur infliger un coup de pied dévastateur (et ainsi économiser vos rares munitions, il y a des choses qui changent pas dans la série). Votre personnage aura droit à diverses armes à feu tout au long de cette aventure et il semble que ce remake en offre un peu plus, dont cette arbalète qui permet de réutiliser les carreaux lancés.
Vous disposerez aussi en outre d’un couteau de combat, dont la parade est une nouveauté du remake. Pressez le bouton au bon moment et vous pourrez parez la plupart des attaques, voir même déstabiliser votre adversaire. Il servira aussi à achever les ennemis à terre. Mais attention il a une endurance limitée et risque de se casser. Parmi les autres changements de gameplay on notera la possibilité de jouer de manière furtive et ainsi d’éliminer ses ennemis d’un coup de couteau bien placé dans le dos.
What are you buying, stranger?
On retrouve toute la mécanique du jeu originel et surtout son emblématique vendeur d’armes et son légendaire “What are you buying?” source de nombreux mêmes, à noter qu’il aura bien plus de dialogues dans cette version. D’ailleurs il faudra gérer vos achats et les autres objets trouvés en cours de route dans l’espace limité de la mallette. On apprécie des améliorations de type quality -of-life comme par exemple la possibilité de gérer l’espace de votre inventaire automatiquement ou l’addition d’accès rapides supplémentaires sur les directions de la croix directionnelle permettant de changer plus rapidement d’armes.
Le personnage d’Ashley a gagné en gameplay, fini la barre de vie (il faut la ressusciter si elle tombe) et si il est possible de lui donner des instructions, celle-ci sont plus simples (suivre ou rester en arrière), elle peut aussi descendre toute seule les échelles. Bref les passages avec ce personnage sont nettement moins pénibles.
Ce qui fait de cet épisode un des meilleures de la série c’est son excellent rythme, le jeu enchaine les cinématiques d’action (en ayant retiré bon nombre des Quick Time Events cette fois) et les rebondissements. A noter que le scénario a gagné en écriture, tout en gardant l’approche volontairement orientée vers les films de série B. Les personnages gagnent en épaisseur en particulier Ashley et Louis (Leon par contre sort toujours des punchlines dignes d’un film d’actions des années 80). Les joueurs ayant fini l’original à l’époque (#old) auront plaisir à découvrir toutes les déviations du scenario, le remake se jouant des attentes des connaisseurs du titre. Pour les joueurs ayant tendance à grave flipper sur les jeux d’horreur comme moi, sachez que c’est le jeu de la série qui me fait le moins sursauter (probablement par son ambiance et son coté action vous laissant plus en contrôle de la situation).
Les joueurs complétistes compulsifs seront ravis d’apprendre l’ajout de mini-quêtes additionnelles appelées requêtes (demandant d’éliminer des rongeurs, des serpents, …).
Cet épisode comme les remake de Resident Evil 2 et 3 a droit au moteur RE Engine de Capcom permettant de nombreux détails et effets de lumière mettant le jeu au niveau des sorties triple A actuelles. Les animations sont excellentes comme celles de rechargement des diverses armes. Le travail sur le son n’est pas en reste et les bruitages comme le vent, les voix ou les grognements au loin participent grandement à l’ambiance horrifique.
Au niveau des regrets, j’ai eu droits à quelques rares bugs (dialogues désynchronisés en début d’aventure et personnage incapable de bouger) ce qui ne m’est que rarement arrivé avec les jeux Capcom. Je ne doute pas que cela soit vite corrigé via quelques patchs.
A noter qu’un DLC « Mercenaires » sera disponible le 7 avril en tant que DLC gratuit. Déjà présent dans le jeu original il s’agit d’éliminer le plus grand nombre d’ennemis dans un temps limité. De plus un mode VR (pour le casque PSVR 2 sur Playstation 5) est en cours de développement et sera lui aussi gratuit.
Ce remake de Resident Evil 4 d’excellente facture fait honneur à un jeu qui avait redéfini le jeu de tir à la troisième personne, il apporte de nombreuses améliorations tout en réussissant à être fidèle à l’esprit du jeu. Resident Evil 4 est disponible sur PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series X|S et PC (Steam).
Test réalisé à partir d’une version Xbox Series X fournie par l’éditeur.
