Le chef dâĆuvre de Fumito Ueda est de retour…encore.
One more time
Initialement sorti sur PlayStation 2 en 2005 (2006 en Europe), Shadow of the Colossus a bĂ©nĂ©ficiĂ© dâun remake HD en 2011 sur PlayStation 3 et le voilĂ de retour dans toute la splendeur de la 4K HDR (car optimisĂ© pour PlayStation 4 Pro). Il sâagit du second jeu de Fumito Ueda en tant que directeur aprĂšs Ico et avant The Last Guardian.
Votre hĂ©ros, un cavalier nommĂ© Wander, chevauche jusquâĂ un temple abandonnĂ© pour demander Ă une mystĂ©rieuse divinitĂ© appelĂ©e Dormin de ressusciter une jeune femme, Mono. Cette divinitĂ© ne communiquera avec Wander que par le biais dâun grand puits de lumiĂšre. Ce seront lĂ les rares dialogues du jeu.
Argo F… yourself
Pour que Dormin accĂšde Ă sa requĂȘte, Wander devra terrasser seize gĂ©ants. Chaque colosse sera un niveau Ă lui tout seul. Notre hĂ©ros aura pour seul compagnon son fidĂšle destrier Argo.
GuidĂ© par lâĂ©clat de votre Ă©pĂ©e lĂ©gendaire, il vous faudra trouver les colosses Ă terrasser. Les environnements sont magnifiques et dĂ©sertique Ă dessein. En effet Shadow of the Colossus est un jeu sur lâabsence, tout au plus pourra-t-on croiser de-ci de-lĂ quelques lĂ©zards.
Chacun des seize colosses est diffĂ©rent et surprenant. Mais en venir Ă bout demandera dâeffectuer certaines actions similaires. Tout dâabord il faudra trouver un moyen de lâescalader. Cela demandera de lâobservation. Votre arc vous servira en gĂ©nĂ©ral Ă attirer lâattention du gĂ©ant ou Ă lâimmobiliser momentanĂ©ment afin de pouvoir lui grimper dessus.
Lâascension du monstre reprĂ©sente une part importante du gameplay. En effet tous les colosses ont un Ă©pais pelage auquel sâagripper. Sây accrocher demandera de lâendurance et la gestion de la jauge dâendurance est cruciale dans ce jeu. Les gĂ©ants ne vont pas se laisser faire et vont se secouer dans tous les sens pour se dĂ©barrasser de lâintrus. Ă vous de relĂącher votre Ă©treinte au bon moment de calme pour regagner de lâendurance. Bon point de ce remake : la jauge dâendurance a vu sa taille rĂ©duite pour ne plus gĂȘner lâaction.
Une fois sur le colosse (ou mĂȘme avant) il faudra trouver leurs points faibles. En gĂ©nĂ©ral le colosse aura plusieurs points faibles Ă transpercer Ă plusieurs reprises de votre Ă©pĂ©e.
A chaque gĂ©ant terrassĂ© vous retournerez au temple par le biais de crĂ©atures dâombres (similaires Ă celles dâIco). Dormin vous indiquera alors la prochaine victime, il vous faudra vaincre 16 gĂ©ants pour venir Ă bout de lâhistoire. Pour les plus complĂ©tistes dâentre vous, quelques easter eggs sont Ă trouver, dâailleurs ce remake en apporte de nouveaux.
Techniquement le jeu est superbe. Le remake nâa pas Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par lâĂ©quipe originale mais par les texans de Bluepoint Games spĂ©cialistes de ce genre dâexercice (Uncharted: The Nathan Drake Collection, Gravity Rush Remastered, âŠ) et celui-ci est irrĂ©prochable. Sur PS4, le jeu tourne en full HD Ă 30 FPS, mais sur PS4 Pro les joueurs ont le choix entre une rĂ©solution de 1440p (upscalĂ©ee en 4K) Ă 30 images par secondes ou du Full HD en 60 FPS. Câest ce dernier le choix qui apporte la meilleure expĂ©rience.
Il faut prĂ©ciser quâil ne sâagit pas dâadapter le jeu existant Ă la PS4 mais il a fallu tout recrĂ©er de zĂ©ro pour arriver Ă ce niveau de dĂ©tail. Les graphismes nâont pas seulement vu leur rĂ©solution amĂ©liorĂ© mais ils ont Ă©tĂ© complĂštement retravaillĂ©s. Par exemple le pelage des colosses est devenu hyper rĂ©aliste. En comparant avec lâimage du jeu original on pourra constater que le remake semble moins lumineux, mais cela est modifiable grĂące aux rĂ©glages.
Bref câest un jeu oĂč la formation artistique de Fumito Ueda transparaĂźt Ă chaque instant. Et le nouveau mode photo trĂšs dĂ©taillĂ© avec de multiples filtres permettant de prendre de superbes photos convient parfaitement Ă lâĆuvre.
Un autre grand ajout a Ă©tĂ© le choix des contrĂŽles. En effet ceux-ci Ă©taient vraiment difficiles dans lâoriginal. Afin de ne pas dĂ©cevoir les puristes, les contrĂŽles originaux sont toujours accessibles. Ce nâest pas un changement mineur, car cela permet de profiter de lâexpĂ©rience pleinement.
Les jeux dâUeda reposent sur le mystĂšre et Shadow of the Colossus ne fait pas exception. Beaucoup de choses ne sont pas expliquĂ©s clairement de façon voulue.
Le Bon Gros GĂ©ant
Shadow of the Colossus, comme les autres jeux dâUeda, insiste pour faire passer la narration via lâimage et le gameplay plus que par les rares dialogues. Les gerbes de sang noir Ă chaque fois que lâon frappe un monstre et la rĂ©pĂ©titivitĂ© de nos taches nous font comprendre que nous sommes le chasseur, le prĂ©dateur, et que les colosses ces immenses crĂ©atures ne sont que des proies. Et on se prend dâun sentiment de tristesse en rĂ©alisant lâhorreur commise, et le doute sur le prix Ă payer vient peu Ă peu Ă lâesprit.
Au niveau des regrets, mon sens de lâorientation dĂ©plorable mâa quelque fois valu de tourner en rond pour trouver le boss (big up Ă Tom le PGM de 6 ans pour son aide) mais jâimagine que je suis un cas isolĂ©.
Je dois avouer que jâavais vite lĂąchĂ© le jeu en 2006, les contrĂŽles et le framerate me gĂąchaient trop lâexpĂ©rience. Le jeu semblait trop ambitieux pour la PS2.  Cette version au contraire est un rĂ©gal.
Un incontournable de la Playstation 4 (et 3 âŠet 2).
Test rĂ©alisĂ© Ă partir d’une version fournie par l’Ă©diteur sur PS4 Pro.Â