Le classique du jeu de stratégie au tour par tour signé Square Enix revient dans une version enrichie, pensée pour les plateformes modernes. Final Fantasy Tactics – The Ivalice Chronicles propose une relecture fidèle et optimisée d’un monument du RPG tactique, initialement paru en 1997 sur PlayStation.
L’histoire se déroule dans le royaume d’Ivalice, un monde médiéval-fantastique déchiré par les luttes de pouvoir, les intrigues politiques et les guerres de succession. Le joueur incarne Ramza Beoulve, jeune noble issu d’une illustre lignée militaire. Engagé dans une escouade de cadets chargée de réprimer une rébellion menée par la Brigade des Cadavres, Ramza découvre rapidement que les enjeux dépassent le simple conflit armé. Aux côtés de son ami Delita, issu du petit peuple, il sera confronté à des choix moraux complexes et à une société féodale rongée par la corruption et les manipulations.
Sorti en 1997, Final Fantasy Tactics s’est imposé comme une référence du genre. En 2007, une version enrichie intitulée The War of the Lions voit le jour sur PSP, avec de nouveaux personnages, des scènes cinématiques doublées, un mode multijoueur et une traduction anglaise révisée.
La version 2025, The Ivalice Chronicles, propose deux modes de jeu : la version classique fidèle à l’original, et une version optimisée avec un script révisé, un doublage intégral en anglais et en japonais, et une interface modernisée. Le projet est dirigé par Kazutoyo Maehiro, vétéran de la série, qui a notamment travaillé sur Final Fantasy Tactics Advance et Final Fantasy Tactics A2: Grimoire of the Rift.
Le gameplay repose sur des affrontements tactiques au tour par tour sur des cartes quadrillées en 3D. Chaque combat débute par une phase de préparation où le joueur sélectionne et positionne ses unités. L’ordre des tours est affiché via une timeline, permettant d’anticiper les actions des alliés et des ennemis.À chaque tour, le joueur peut déplacer une unité et effectuer une action (comme une attaque, un sort, un soin ou une autre compétence spéciale).
La richesse du système repose sur la combinaison des compétences issues de plus de vingt classes différentes. Il est possible de créer des unités polyvalentes, par exemple, un chevalier doté de compétences de mage blanc pourra encaisser les coups tout en soignant ses alliés. Cette flexibilité stratégique permet d’adapter son escouade à chaque situation. Les combats prennent en compte la position des unités, les effets de terrain, les attaques latérales ou arrière, ainsi que les altérations d’état. L’équipement joue un rôle crucial, certains accessoires offrant une protection contre le poison, le silence ou le charme.
Parmi les classes emblématiques, on retrouve les mages blancs, mages noirs, chevaliers dragons, ninjas, samouraïs, et bien d’autres. Les monstres, tels que les chocobos, peuvent également être recrutés et intégrés à votre équipe.
Final Fantasy Tactics – The Ivalice Chronicles propose deux modes de jeu distincts : une version classique fidèle à l’original (enfin à sa version PSP de 2007), et une version optimale modernisée pour les consoles actuelles. Cette dernière introduit une série d’améliorations qui rendent l’expérience plus fluide, plus accessible et plus immersive.
- La version optimale introduit plusieurs nouveautés :
- Une interface revue avec une vue tactique aérienne du champ de bataille
- Un système d’avance rapide pour accélérer les combats et les dialogues
- Une sauvegarde automatique pendant les affrontements
- Trois niveaux de difficulté ajustables à tout moment : Mode histoire (facile), Mode standard(normal), Mode tactique (difficile)
- Un doublage intégral en anglais et en japonais
- Une traduction complète en français et en allemand pour la première fois
On salue les efforts de modernisation, en particulier les nombreuses options de personnalisation (vitesse de jeu, inversion de la caméra, etc.) qui rendent l’expérience plus souple sans altérer la profondeur du propos. La narration gagne en accessibilité tout en conservant sa richesse thématique. Le jeu propose également des documents annexes, des dialogues facultatifs et des quêtes secondaires qui étoffent l’univers et apportent un éclairage précieux sur les enjeux géopolitiques et religieux du royaume.
Par ailleurs, plusieurs fonctionnalités ont été ajoutées — parfois anodines en apparence, mais absentes du jeu original (ou bien cachées) — comme la possibilité de relancer immédiatement une bataille ou de sauvegarder directement depuis le menu pause. Et surtout, l’ajout de l’avance rapide à tout moment constitue une amélioration majeure, permettant de passer les séquences répétitives ou peu engageantes, comme les tours de l’adversaire.
L’écriture et le système de classes ont admirablement résisté à l’épreuve du temps, et c’est avec un plaisir intact qu’on se replonge dans ces récits de trahisons, de loyautés brisées et d’ambitions contrariées. Le jeu conserve toute sa force dramatique, portée par une narration dense et nuancée.
On prend également un vrai plaisir à évoluer dans ces environnements en vue isométrique, qui évoquent de charmants dioramas animés. Chaque carte, avec ses reliefs et ses détails soignés, contribue à l’immersion et donne l’impression de manipuler une petite scène de théâtre stratégique
Néanmoins, on aurait aimé que le jeu aille plus loin sur le plan visuel. Difficile de ne pas penser aux améliorations en 2D-HD apportées par Square Enix à des titres comme Octopath Traveler ou les remakes de Dragon Quest. Si le style pixel art conserve son charme sur consoles portables comme la Switch ou le Steam Deck, il révèle ses limites sur les grands écrans, où l’on aurait espéré un traitement graphique plus ambitieux.
En définitive, Final Fantasy Tactics – The Ivalice Chronicles offre une relecture respectueuse et modernisée d’un classique du RPG tactique. Grâce à ses améliorations de gameplay, son interface repensée et son doublage intégral, cette version rend l’expérience plus fluide et accessible. Malgré quelques réserves sur le plan esthétique, elle reste une porte d’entrée idéale dans l’univers d’Ivalice.
Test réalisé à partir d’une version PC Steam fournie par l’éditeur.
