Huit ans après sa dernière console, Nintendo dévoile enfin la successeure de la Switch : la Switch 2. Bon, pour l’originalité du nom, on repassera !
Avec 150,86 millions d’unités écoulées (incluant les modèles standard, Lite et OLED), la Switch s’approche dangereusement du record absolu de 160 millions détenu par la PlayStation 2. Difficile de reprocher à Nintendo de ne pas vouloir chambouler une recette qui fonctionne si bien.
La dernière machine de la firme de Kyoto marque ainsi la première véritable nouvelle sortie matérielle d’un constructeur de console (hors révisions de milieu de cycle comme la PS5 Pro) depuis 2020, en faisant un événement majeur. Lancée le 5 juin, elle éclipse en partie les annonces des éditeurs et constructeurs du Summer Game Fest, ces présentations des nouvelles sorties qui ont remplacé l’ancêtre E3.
Ce qui frappe d’emblée, c’est l’absence de véritable surprise. En effet, au premier coup d’œil, cette nouvelle console semble presque identique à la Switch 1. Sa forme reste (de loin) inchangée, et elle demeure une console hybride, permettant de jouer aussi bien en mode nomade que sur l’écran du téléviseur grâce à son dock fourni. Nintendo poursuit ainsi sa stratégie gagnante avec cette approche de console portable améliorée, qui a fait son succès – et qui inspire désormais les fabricants de PC, comme en témoignent les Steam Deck et Rog Ally.
Une comparaison rapide avec l’ancien modèle révèle une évolution notable : l’écran s’agrandit pour atteindre 7,9 pouces, une taille imposante pour une console portable, la rapprochant ainsi des petites tablettes comme les Fire. De plus, la résolution passe de 720p à 1080p, tandis que le taux de rafraîchissement double, passant de 60 à 120 Hz. Alors certes, ce n’est pas un écran OLED, mais cette amélioration offre un confort de jeu nettement supérieur.
Autre amélioration, et non des moindres : les Joy-Cons, ces demi-manettes pouvant être utilisées indépendamment, sont désormais plus grands, offrant un meilleur confort lors des parties à plusieurs. Mais surtout, le système d’attache à la console évolue : fini le rail qui a causé tant de drames familiaux (combien de fois les enfants ont-ils inséré les Joy-Cons dans le mauvais sens ?) ! Place à une fixation magnétique d’une simplicité déconcertante.Un simple bouton permet désormais de les détacher de la console en toute simplicité. Reste à voir si, cette fois, ils seront enfin débarrassés de l’infâme Joy-Con Drift, un problème qui a terni l’expérience de nombreux joueurs.
Mais surtout, les Joy-Cons intègrent désormais un mode souris. Il est ainsi possible de les poser sur leur tranche sur une table et de les manipuler comme une souris d’ordinateur. Cette nouveauté ouvre de nombreuses possibilités, notamment pour les FPS et les jeux de stratégie, offrant une précision accrue et une nouvelle manière d’interagir avec les jeux. A noter que le système de vibration HD Rumble 2 a été substantiellement amélioré.
Le dock reste globalement similaire, mais l’ajout de prises USB-A sur le côté surprend, alors que la norme tend vers l’USB-C. Nintendo semble avoir privilégié la compatibilité avec les accessoires existants, évitant ainsi de désorienter les possesseurs de la première Switch et de les contraindre à changer leurs câbles.
Côté stockage, la console franchit un cap avec 256 Go de mémoire interne, permettant d’installer confortablement plusieurs jeux avant même d’envisager l’ajout d’une carte microSD. D’ailleurs, Nintendo innove en adoptant le nouveau format microSD Express, offrant des vitesses de transfert bien plus rapides. Espérons que le succès de la console contribuera à faire baisser le prix de ces cartes, encore onéreuses à ce jour.
Parmi les petits détails appréciables, la console dispose désormais de deux ports USB-C, facilitant la recharge même lorsqu’elle est posée sur une table. Enfin, la béquille arrière a été repensée : plus stable, offrant un angle plus large et un meilleur confort d’utilisation… même si elle semble toujours un peu fragile.
La qualité audio des haut-parleurs internes de la console a été grandement améliorée, offrant un son plus riche et immersif. L’ajout d’un effet audio spatial 3D apporte une profondeur sonore surprenante, optimisant l’expérience de jeu. Autre nouveauté notable : la console est désormais équipée d’un microphone intégré avec réduction de bruit, permettant une solution de chat vocal native, baptisée Nintendo GameChat. Toutefois, conformément aux habitudes de Nintendo, l’utilisation de GameChat nécessite la validation d’un numéro de téléphone.
GameChat prend en charge les conversations vocales jusqu’à 12 participants simultanés ainsi que les chats vidéo jusqu’à 4 personnes, grâce à une caméra officielle Nintendo ainsi qu’à la compatibilité avec les caméras USB-C.
Pour faciliter l’accès aux discussions, un bouton dédié à GameChat a été ajouté sur la console, permettant de lancer une conversation sans interrompre la partie en cours.
L’interface de la console reste très similaire au modèle précédent, conservant sa simplicité et son efficacité. Sa navigation fluide garantit une prise en main intuitive, fidèle à l’esprit de Nintendo.
Côté performances, la console embarque une puce NVIDIA huit cœurs baptisée T239, reposant sur l’architecture Ampere. Elle peut atteindre jusqu’à 3 TeraFLOPS, intégrant le ray tracing, le HDR et la technologie DLSS 3, ce qui multiplie par six la puissance de la Switch 2 par rapport à son prédécesseur. Avec le talent d’optimisation des développeurs de Nintendo, on peut s’attendre à des jeux visuellement et techniquement impressionnants.
Certains éditeurs ont profité de la sortie de la Nintendo Switch 2 pour proposer des titres auparavant inaccessibles sur la génération précédente. Parmi les nouveautés les plus marquantes, on retrouve l’impressionnant Cyberpunk 2077: Ultimate Edition de CD Projekt Red, ainsi que Street Fighter 6 Years 1-2 Fighters Edition de Capcom et Hogwarts Legacy. Des jeux populaires dont la Switch 1 n’avait pas les capacités techniques pour les accueillir. Même Star Wars Outlaws, l’ambitieux open world d’ Ubisoft, est prévu pour une sortie sur Switch 2 le 4 septembre.
Du côté des jeux Nintendo, la seule véritable nouveauté est l’excellent Mario Kart World, tandis que les autres titres sont principalement des versions améliorées de jeux existants, comme The Legend of Zelda: Breath of the Wild – Nintendo Switch 2 Edition et The Legend of Zelda: Tears of the Kingdom – Nintendo Switch 2 Edition. Enfin, Nintendo propose aussi le Switch 2 Welcome Tour, un jeu conçu pour faire découvrir la console, dans la lignée de Aperture Desk Job pour le Steam Deck ou Astro’s Playroom sur PS5. Contrairement à ses concurrents, ce titre est payant (9,99 €), un choix qui suscite quelques réactions mitigées parmi les joueurs. Une chose est sûre : l’été sera chargé en sorties, tant du côté de Nintendo que des éditeurs tiers. Parmi les titres très attendus, on retrouvera Donkey Kong Bananza (17 juillet), Super Mario Party Jamboree – Switch 2 Edition (24 juillet) et Tony Hawk’s Pro Skater 3+4 (11 juillet) ..
Reste la question du prix : 469,99 € pour la console seule et 499,99 € pour le pack incluant Mario Kart World. Un tarif nettement supérieur à celui de la génération précédente, justifié en partie par l’inflation et l’incertitude économique actuelle. Nintendo en profite également pour augmenter considérablement le prix de ses jeux. Ainsi, Mario Kart World est vendu 89,99 € en version physique et 79,99 € en dématérialisé, tandis que Donkey Kong Bananza sera proposé à 79,99 € sur cartouche et 69,99 € en numérique. De quoi faire grincer quelques dents parmi les joueurs.
La console reste compatible avec les cartouches Switch 1, les carrouches Switch aurant la même forme que ceux des jeux Switch 1. Toutefois, certaines cartouches Switch 2 nécessiteront de télécharger le jeu pour y jouer, la cartouche ne servant alors que de clé d’activation. Nintendo introduit désormais la fonction Gameshare, permettant à trois amis de jouer à un titre compatible sans posséder leur propre copie. Le partage peut se faire en local ou via internet, offrant une nouvelle façon d’accéder aux jeux entre amis.
En résumé, la Nintendo Switch 2 dispose de nombreux atouts pour séduire aussi bien les fans de longue date que les nouveaux joueurs. Toutefois, son succès dépendra avant tout de la richesse de son catalogue de jeux. Nous suivrons de près son évolution et aurons l’occasion de découvrir ses nouveautés lors de notre visite au stand Nintendo à la Gamescom cet été.
