Chez Gamer de Père en Fils on aime beaucoup le jeu de rôle et c’est avec beaucoup de plaisir que nous nous sommes lancés sur la sortie du jeu sur PC le 3 août. A peine un mois plus tard, le voilà débarqué sur la console de Sony.
Baldur’s Gate 3 prend place dans l’univers médiéval fantastique plein de magie du célèbre jeu de rôle Donjons & Dragons (“D&D”). Plus précisément dans le monde le plus célèbre de la licence, Les Royaumes Oubliés, sur le continent de Féérune, une centaine d’année après les épisodes précédents, ce qui permet aux nouveaux joueurs de pouvoir pleinement s’impliquer sans avoir joué aux précédents jeux (les anciens joueurs de la séries y trouveront bien sûr leur compte de clins d’œil et d’easter eggs).
tentacool
Votre personnage s’éveille dans un vaisseau de flagelleurs mentaux (aussi appelés illithids) ces créatures de l’univers de Donjons & Dragons pleins de tentacules, dotés de grands pouvoirs psychiques et particulièrement redoutés de tous. Celui-ci vous implante une de ses larves dans votre cerveau. Le vaisseau poursuivi à travers différents plans astraux par leurs ennemis jurés, les githyanki, féroces guerriers chevauchant des dragons rouges, va finir par s’écraser vous libérant de fait. Votre objectif va être de trouver comment retirer cette larve illithid de votre crâne avant qu’elle ne prenne le contrôle total de votre esprit et vous transforme en flagelleur mental. En chemin vous allez rencontrer divers personnages affectés du même funeste destin qui pourront devenir vos compagnons d’aventure.
Hé, c’est moi Imoen
Le jeu garantit une extrême fidélité à la licence D&D, d’ailleurs il implémente à quasi 100 % les règles de la cinquième édition du jeu de plateau. En tant que grand fan du jeu de plateau j’ai beaucoup de plaisir à y retrouver les mécanismes. La création de personnage particulièrement détaillée (oui dans les moindres détails, oui même ceux auxquels vous pensez) est un plaisir pour tout joueur de D&D. Et même si vous n’avez pas envie de passer des heures à créer votre personnage (qu’est ce qui ne tourne pas rond chez vous?) vous pouvez toujours prendre un des sept personnages d’origine, des avatars pré-créés avec leurs propre histoire plus détaillée, et d’ailleurs ce sont les mêmes qui feront office de compagnons dans votre aventure. Et ces compagnons seront absolument savoureux, il sera particulièrement intéressant de découvrir leur passé, souvent sombre. On trouvera Astarion le vampire elf roublard désormais affranchi de son cruel maître et libre de marcher au soleil. Gale le magicien est quant à lui victime d’un terrible sort. Lae’zel, la guerrière Githyanki, découvre et devra s’adapter à un monde qu’elle ne connaît pas. Shadowheart, la clerc de la déesse des douleurs enfouies, verra sa foi mise à l’épreuve. Wyll l’occultiste, héros de la côte des épées devra subir les conséquences de son pacte avec un démon. Et bien sûr Karlach, la barbare tieffelin au grand cœur et au touché de feu. D&D oblige, ils auront tous des classes et des aptitudes différentes. Les compagnons Baldur’s Gate sont essentiels, en effet un group varié vous permettra d’affronter toutes les circonstances, mais aussi seront source de bien des dialogues. Ceux-ci approuveront ou non vos actions et ne se gêneront pas pour les commenter.
Si vous décidez de créer votre personnage, Baldur’s Gate 3 propose 12 classes et 46 sous-classes et même si Baldur’s Gate 3 manque certaines des races jouables des extensions du guide du joueur de D&D, les 11 races jouables permettent tout de même d’offrir une grande variété d’options de compétences uniques pour votre personnage. Et si votre choix initial ne vous plait pas, le jeu offre la possibilité de respec (la possibilité de redéfinir les capacités, compétences ou caractéristiques acquises par le personnage) via le personnage de Flétriss.
Les joueurs de D&D le savent : les dés (de toutes sortes) sont au centre du jeu et Larian a fait le choix de conserver cela. Ainsi pour déterminer si vous réussissez à crocheter ce coffre, à mentir à un personnage ou à résister à un sort il faudra lancer les dés, auxquels on ajoutera les éventuels bonus ou malus de votre personnage. A d’autre moment le jeu lancera les dés pour vous, en fond de tache, lorsqu’il faudra déterminer par exemple si vos héros détectent portes dérobées ou pièges. Cette implémentation des dés dans le jeu est très fluide, ne rompt pas le rythme de l’aventure et apporte un plus grand lien avec la licence.
I didn’t ask how big the room was. I said I cast Fireball.
Lorsqu’un combat se produit, le jeu passe de manière transparente en mode de combat au tour par tour, permettant aux joueurs de planifier stratégiquement leurs actions (fini le temps réel avec pause du Baldur’s Gate original). Chaque personnage, y compris les adversaires, va alors jouer son tour dans un ordre défini en fonction de leur initiative (calculé par le lancer d’un D20 auquel on ajoute modificateur de Dextérité du personnage). Après vous pouvez décider de déplacer vos personnages (attention aux attaques d’opportunité) d’attaquer, de lancer un sort, une attaque spéciale ou d’utiliser un objet. On recherchera toujours une position élevée pour gagner en bonus. Et quel plaisir de simplement pousser un adversaire au bord du précipice. Les combats sont vraiment riches et extrêmement fidèles à la licence de Wizards of the Coast mais ils peuvent être parfois assez longs suivant le nombre de belligérants impliqués.
Mais ce qui est le plus important pour adapter le jeu de rôle c’est de transcrire la possibilité de faire ce que l’on veut et les conséquences de nos actions. C’est cela qu’offre le maître de jeu dans une partie de D&D, et c’est en partie ce que permet Baldur’s Gate 3. Si vous décidez d’éliminer un personnage principal, c’est votre choix, mais sachez que cela vous fermera peut-être quelque portes plus tard (ou en ouvrira d’autres). Le moindre de vos choix de dialogue lors d’une banale conversation peut avoir des conséquences immédiates ou même à très long terme.
Cette sortie est un événement à plus d’un titre, tout d’abord c’est la suite d’une série de jeu de rôle parmi les plus respectées du monde du CRPG, mais aussi c’est un jeu développé par les belges de Larian Studios dont la série Divinity: Original Sin avait relancé l’intérêt pour les jeux de rôle en vue isométrique c’est peu dire qu’il était attendu au tournant. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le studio a mis les moyens. En effet, le jeu compte déjà 6 ans de développement et 3 ans d’early access (nous l’avions déjà testé lors de la sortie en EA). Les développeurs ont pensé à tous les petits détails : pour satisfaire les amateurs de stream, le jeu dispose d’une extension pour Twitch. Le jeu bénéficie aussi d’un système de cross save c’est-à-dire de sauvegardes partagées entre différentes plateformes via un compte Larian. Et c’est un régal de pouvoir passer de sa partie sur PS5 dans le salon en dolby digital pour la continuer plus tard dans son lit sur un Steam Deck (le jeu fonctionne parfaitement sur le Steam Deck). A noter que seulement 5 sauvegardes peuvent être transférées de la sorte. Pour être complètement dans le trip d’une partie D&D Il est possible de jouer en coop en ligne jusqu’à 4 joueurs et pour être encore plus dans cette ambiance on peut même y jouer en coop locale avec un ami. Il est même prévu de pouvoir jouer plus tard en cross play c’est à dire permettre à un joueur PC de jouer avec un joueur PS5.
On notera une écriture d’excellente qualité associée à des performances vocales et de motion capture exceptionnelles qui rendent les personnages très crédibles. Comme le détaille Aliona Baranova, directrice de performance chez Larian dans des posts populaires sur le reseau social X « Les 248 acteurs, TOUS les PNJ et pas seulement leurs compagnons, ont enfilé une combinaison mocap et leurs mouvements, gestes et choix physiques ont été enregistrés et envoyés avec les fichiers audio”.
La musique épique du compositeur Borislav Slavov correspond bien au genre et reste dans le même esprit que les compositions de Divinity: Original Sin II, précédent jeu du studio. Elle animera sans aucun doute nos prochaines parties de D&D sur table.
Succès critique
Baldur’s Gate 3 est rapidement entré dans le top 10 des jeux joués sur Steam, ce qui est un succès phénoménal, lors des premiers jours plus de 800,000 joueurs ont joué en même temps au titre. Le succès critique et commercial ainsi que le buzz savamment créé fait que ce jeu a fait plier Microsoft qui a dû se résoudre à faire une exception pour Baldur’s Gate 3. En effet, afin de ne pas offrir une exclusivité console de fait à Sony, Microsoft a accepté à ce que Larian sorte une version différente du jeu sur Xbox Series X et Series S. Larian qui peinait à implémenter la coop local sur Series S pourra offrir cette feature à la seule version pour Series X. Tout cela est d’autant plus impressionnant que Larian Studios n’est pas une société cotée en bourse et dont le réalisateur sur ce titre, Swen Vincke, est aussi l’actionnaire majoritaire.
La version PS5 est assez exceptionnelle : le jeu tourne à 60 FPS sans soucis la plupart du temps (bon pas dans le troisième acte) et propose la même expérience que sur PC avec les settings en ultra. Les décors sont toujours aussi richement détaillés et colorés. Et même s’il faudra jongler avec les nombreux sous-menus, l’expérience au pad PS5 reste très satisfaisante pour un type de jeu communément pensé pour le PC. On apprécie de pouvoir sauver à n’importe quel moment, ce qui est parfois assez rare sur console.
Bref Baldur’s Gate 3 est le GOTY, le game of the year. Il n’y a pas vraiment à tergiverser. Achetez-le, offrez-le, faites-vous des parures de lit avec des boîtes du jeu. Baldur’s Gate 3 c’est le sang. Non lâchez-moi je veux encore y jouer ……..
Test réalisé à partir d’une version PS5 fournie par l’éditeur