The Last of Us Part I

one more time ♫

Pour ceux qui ne le connaissent pas, The Last of Us est un jeu initialement sorti en juin 2013 sur Playstation 3 narrant les aventures du duo formé par Ellie et Joël, dans un monde dévasté suite à une épidémie transformant les humains en zombies. Il s’agit d’un jeu à la troisième personne mélangeant des phases d’aventure, d’infiltration, de tir et un peu d’horreur. La sortie du jeu sur une Playstation 3 vieillissante a été très (trop ?) rapidement accompagnée d’une édition remastérisée pour la toute jeune Playstation 4 en 2014 logiquement intitulée The Last of Us: Remastered, qui incluait l’extension Left Behind. C’était le temps des remaster de jeux sur PS4 seulement quelques mois après la sortie sur PS3 qui a fait grincer quelques dents à l’époque. Et donc Naughty Dog vient de sortir le 2 septembre 2022 sur Playstation 5, The Last of Us Part I, cette fois un remake remis au goût du jour (le jeu incluant toujours le DLC Left Behind). 

L’histoire reste inchangée et rappelle un peu celle du roman La Route de Cormac McCarthy. Joël, un survivant désabusé ayant tout perdu se retrouve à devoir accompagner Ellie, une ado qui se trouve immunisée au cordyceps, le champignon cause des mutations, dans une Amérique dévastée. Comme dans tous ces films de zombies, les plus cruels seront toujours les humains. Mais 9 ans plus tard, l’histoire et la narration environnementale (cette technique qui permet de raconter une partie de l’histoire de façon indirecte à travers l’environnement) de The Last of Us Part I ont une toute autre saveur à la lumière de l’épidémie de covid (par exemple les tags ou les panneaux relatifs à l’épidémie qui semblaient un peu exagérés dans le jeu sont désormais notre lot commun dans la réalité).

Le jeu bénéficie d’un nouveau moteur exploitant la dernière console de Sony et on apprécie nettement les améliorations graphiques, en particulier en ce qui concerne l’éclairage et la finesse des visages. C’est lorsque l’on met côte à côte des visages de chaque version que l’on se rend compte du bond technologique, les expressions étant bien plus réalistes. Dans ce monde post-apocalyptique la nature a repris ses droits et ce remake mettra bien plus en valeur la végétation et les feuillages. On notera aussi plus de détails dans le lointain. L’animation n’est pas en reste et le jeu s’en trouve un peu moins rigide. L’IA des ennemis a aussi bénéficié d’améliorations et les interactions avec ceux-ci sont moins scriptées. 

On retrouve avec plaisir la bande son de Gustavo Santaolalla, compositeur oscarisé ayant œuvré pour de nombreux films et séries. Celle-ci profitera des avancées au niveau audio de la console PS5, en particulier la technologie Tempest 3D AudioTech, le moteur audio récemment perfectionné de Naughty Dog offrant des paysages sonores plus riches.

Outre l’aspect technique indéniable, c’est dans le domaine de l’accessibilité que les efforts sont les plus notables. Les développeurs ont fait en sorte que le jeu puisse être joué par le plus grand nombre. Entre autres on notera l’ajout de l’audiodescription aux scènes cinématiques pour l’ensemble des langues proposées, mais aussi l’utilisation du  retour haptique de la manette DualSense pour permettre de ressentir l’intention et l’intensité des dialogues. Les paramètres seront regroupés en trois grandes catégories d’accessibilité visuelle, auditive et motrice. Il est même possible de réassigner chaque commande du pad. Les options sont si nombreuses qu’elles permettent d’adapter le jeu à tous. Ainsi moi qui suis atroce dans les phases d’infiltration, j’ai pu choisir l’option “Perception ennemie réduite” permettant de faciliter ces sections. 

Cette version apporte des bonus comme un excellent mode photo ou un commentaire audio du directeur et des acteurs.

Un des principal défaut du jeu tient à l’aspect un peu trop fidèle de ce remake où le gameplay assez classique et les énigmes assez simples n’ont pas beaucoup évolué depuis 2013, mais heureusement on se laisse entraîner par l’excellente narration. 

Indéniablement on se posera la question de la nécessité d’un tel remake, surtout quand il est vendu au prix fort alors que la version PS4 précédente fonctionne sur PS5. A chacun de voir en fonction de son portefeuille et de son attachement à la série. Néanmoins le jeu de Naughty Dog, exclusivité jusque-là des joueurs des consoles Sony, aura droit à une adaptation PC à une date encore inconnue, et c’est peut-être là que de nombreux nouveaux joueurs découvriront The Last of Us. A noter aussi l’arrivée prochaine d’une série télévisée chez HBO basée sur le jeu et dirigée par le créateur et auteur de la série Chernobyl.

The Last of Us Part I est un remake haut de gamme mais aussi un modèle à suivre en matière d’accessibilité, un indispensable si vous n’avez pas joué à une version précédente. 

Test réalisé à partir d’une version PS5 fournie par l’éditeur.