Dishonored 2 est la suite trĂšs attendue de l’excellente surprise dâArkane Studios de 2012.
L’intrigue de Dishonored 2 se dĂ©roule 15 ans aprĂšs les Ă©vĂ©nements du premier Ă©pisode et permet d’incarner Elizabeth Kaldwin, la fille de la dĂ©funte impĂ©ratrice dont nous avions vengĂ© la mort ou , au choix, de reprendre le rĂŽle de Corvo son pĂšre et protagoniste de Dishonored. Il s’agira de reprendre le trĂŽne suite Ă un coup d’Ă©tat d’une tante un peu trop portĂ©e sur la magie.
Dishonored 2 fait partie du cercle trĂšs fermĂ© des « immersive sims« , ces jeux combinant des Ă©lĂ©ments de FPS, de RPG, de jeu de plateforme et d’infiltration dans un monde continu. On peut citer parmi les membres de ce club select : Ultima Underworld, Thief (celui de 1998), System Shock 2 ou Deus Ex.
Le gameplay de Dishonored 2 reprend les gadgets du premier Ă©pisode (arbalĂštes, arme Ă feu) et la magie paĂŻenne Ă base de runes et d’os gravĂ©s, mais en profite pour les amĂ©liorer. Avec le pouvoir Domino d’Elizabeth on peut lier le sort de plusieurs ennemis (entre 2 et 4) et faire que la mort de l’un d’eux entraĂźne celle des autres. La tĂ©lĂ©portation d’Elizabeth est lĂ©gĂšrement diffĂ©rente de celle de Corvo, avec une trajectoire en cloche et la possibilitĂ© d’agripper les ennemis. On peut mĂȘme astucieusement associer certains pouvoirs.
Si le dĂ©but prend place dans la sombre Dunwall, la ville d’inspiration londonienne du premier opus, une majeure partie de l’aventure prend place Ă Karnaca, la capitale de Serkonos, une Ăźle ensoleillĂ©e d’inspiration d’Europe du sud.
Les niveaux sont encore plus vastes et bourrĂ©s de secrets, on peut passer un temps incroyable Ă lire les diffĂ©rentes notes, livres et journaux qui contribuent Ă faire vivre ce monde. On a dĂ©jĂ plusieurs fois Ă©voquĂ© la direction artistique de Dishonored, et cette suite Ă©lĂšve encore le niveau de dĂ©tail (et permet de faire oublier des textures lĂ©gĂšrement en dessous des derniers AAA). Chaque objet transpire un souci maniaque du du dĂ©tail et participe Ă la suspension dâincrĂ©dulitĂ© qui nous permet de croire en lâunivers de Dishonored 2, il n’y a qu’Ă regarder ces machines Ă Ă©crire au design si original et pourtant plausible, ou au soin apportĂ© au design des soldats mĂ©caniques.
Si Dishonored 2 fait de nous une proie (car notre tĂȘte est mise Ă prix dans tout l’empire) en combat de mĂȘlĂ©e contre plus d’un ennemi, il excelle Ă nous mettre dans la peau dâun formidable prĂ©dateur tapi dans lâombre, prĂȘt Ă bondir sur une victime solitaire.
Comme dans le prĂ©cĂ©dent Ă©pisode, l’environnement Ă©voluera selon le degrĂ© de violence et de chaos, la fin aussi. Les remarques d’Elizabeth seront plus acerbes Ă mesure que l’on multipliera les morts (oui, fini le personnage muet du premier Ă©pisode). Mais il est possible selon les dĂ©veloppeurs de finir le jeu sans tuer personne (mais probablement Ă grands coups de F5/F9 tout de mĂȘme).
La façon canonique de jouer Ă Dishonored 2 est, selon Harvey Smith designer du jeu, avec Emily en mode faible chaos. J’ai bien essayĂ© dâaborder ma partie en Ninja parfait que nul n’aperçoit, l’ombre dans la nuit, sans tuer personne, Cthulhu m’en est tĂ©moin !
Mais il y a toujours un truc qui dĂ©rape, ce garde qui est plus observateur que je ne l’avais anticipĂ©, ce piĂšge que je n’avais pas vu et qui m’a explosĂ© en plein visage, bref cela finit toujours en carnage. Mais c’est ce cĂŽtĂ© organique du jeu qui le fait ressortir du lot, il pose des rĂšgles et nous laisse nous dĂ©brouiller avec.
Dishonored 2 est une vraie pĂ©pite et prouve une nouvelle fois le talent des gens d’Arkane Studios.Â
Test rĂ©alisĂ© Ă partir d’une version PC fournie par l’Ă©diteur.Â