Virginia est un jeu narratif en vue Ă la premiĂšre personne offrant peu d’interactions dont l’intrigue est le ressort essentiel du gameplay…Oui c’est un walking simulator.
CrĂ©ation du studio Variable State et dirigĂ© par Jonathan Burroughs et Terry Kenny, Virginia prend place dans lâĂ©tat amĂ©ricain deâŠVirginie (Thanks Captain Obvious) en 1992 (la fin des annĂ©es 80 et le dĂ©but des annĂ©es 90 semblent une pĂ©riode tendance en ce moment) dans la petite ville de Kingdom.
Vous ĂȘtes Anne Tarver, une jeune diplĂŽmĂ©e du FBI, accompagnĂ©e de sa partenaire Maria Halperin, qui a pour premiĂšre mission de retrouver un jeune garçon disparu. L’enquĂȘte mettra la confiance des deux partenaires Ă rude Ă©preuve car Anne est chargĂ©e par le responsable du Bureau de surveiller sa collĂšgue.
Le gameplay est donc assez simple : vous dirigez votre personnage Ă la façon dâun FPS et le curseur se transforme en losange sur les objets que vous pouvez actionner.
Le jeu vous demandera de vous dĂ©placer pour les besoins de lâenquĂȘte Ă divers endroits comme la maison des parents ou la cafĂ©tĂ©ria de la ville. Parfois aussi vous vous retrouverez sans transition en pleine hallucination onirique.
L’enquĂȘte du FBI, le cĂŽtĂ© rural et les sĂ©quences rĂȘvĂ©es parfois fantastiques Ă©voquent immanquablement Twin Peaks ou X-Files et la musique de la scĂšne du bar est une rĂ©fĂ©rence explicite au thĂšme dâAngelo Badalamenti (mais il y en a dâautres).
D’ailleurs la musique de Lyndon Holland interprĂ©tĂ©e par l’orchestre philharmonique de la ville de Prague est somptueuse, chose d’autant plus cruciale pour un jeu muet. En effet Virginia ne contient pas le moindre dialogue.
Virginia arbore aussi un aspect visuel pour le moins minimaliste, Ă la fois simpliste et recherchĂ©. Les dĂ©cors sont inspirĂ©s de ces sĂ©ries des annĂ©es 90s et semblent presque familiers (le bureau imposant et sombre du chef du FBI, le « diner » de la petite ville amĂ©ricaineâŠ)
Et cependant, malgrĂ© son absence de dialogue et sa direction artistique low poly, Virginia arrive Ă nous faire partager des Ă©motions. Câest probablement dĂ» Ă son excellent scĂ©nario, mais aussi Ă son sens du montage. Ces ellipses si judicieusement placĂ©es dans le jeu, comme cette descente au sous-sol dont des passages ont disparus, ou ces transitions abruptes dâun endroit Ă un autre, permettent de se concentrer sur lâessentiel, de se polariser sur les Ă©lĂ©ments cruciaux de lâexpĂ©rience.
Virginia raconte beaucoup de chose grĂące Ă des dĂ©tails, des petits riens, comme cette façon qu’a votre partenaire de vous laisse payer l’addition.
Si Virginia n’a qu’une fin possible, elle laisse la porte ouverte Ă de multiples interprĂ©tations. Signe des grandes histoires.
Virginia est disponible sur PC, Mac, Xbox One et PS4