Votre Honneur, pas d’objections au nouveau jeu du studio Ryu Ga Gotoku.
Impossible de ne pas faire la comparaison entre Judgment et l’autre célèbre série de Sega connue chez nous sous le nom de Yakuza (ou Ryu Ga Gotoku, « comme un dragon ») avec son célèbre Yakuza sympa, Kazuma Kiryu. Mais si les lieux sont les mêmes il s’agit d’un nouveau jeu à part entière.

Le protagoniste principal de Judgment est Takayuki Yagami (doublé par l’acteur et chanteur Takuya Kimura dont il reprend les traits), un ancien avocat célèbre dans son domaine pour avoir réussi un exploit au Japon : libérer son client. En effet les lecteurs de Jake Adelstein (lisez Tokyo Vice) et ceux qui suivent l’affaire Carlos Ghosn le savent : au Japon le taux de condamnation en cas d’inculpation atteint près de 99%. C’est pourquoi un avocat libérant son client est une rareté. Hélas il s’avéra que le client libéré était un tueur en série. Rongé par le remord, Yagami changea de voie vers une carrière de détective privé au cœur de Kubikichō pardon Kamurocho.
Accompagné de son ami Kaito, un ancien Yakuza en disgrâce, Yagami devra résoudre les enquêtes confiées par ses clients. En particulier Yagami va essayer de mettre fin aux agissements d’un tueur en série surnommé la taupe.

Niveau gameplay les joueurs de la série Yakuza seront en terrain connu: Le jeu est un jeu d’aventure à la troisième personne dans lequel vous pouvez vous déplacer librement dans un Kamurocho hyper réaliste bourré d’activités. On retrouve les mêmes combats de rue très énergiques avec des finish moves toujours délirants et spectaculaires. Le héros pourra toujours débloquer de nombreuses compétences grâce à l’expérience gagné durant les combats, en complétant des missions ou via des mini jeux…

Néanmoins le jeu apporte son lot de nouveautés. En tant que détective privé Yagami sera parfois amené à prendre des individus en filature ce qui demandera de suivre une personne à distance en évitant d’attirer l’attention et en se dissimulant lorsque celle-ci fait preuve de soupçons.

Par ailleurs un privé doit avoir un bon sens de l’observation. Ainsi par moment le jeu passera en vue subjective pour vous permettre de trouver des indices dans le décor. Les privés prenant parfois quelques libertés avec la légalité, vous serez amené à forcer des serrures par le biais d’un mini jeu. Enfin modernité oblige, Yagami n’hésitera pas à utiliser un drone pour obtenir certaines informations en toute discrétion.
Bien sûr on retrouve des références aux familles Yakuza des autres jeux du studio (comme des références au clan Tojo), mais je n’ai pas vu d’apparition de personnages de la série Yakuza. Cela apporte un avantage certain: n’importe quel joueur peut commencer Judgment sans avoir fait les nombreux jeux précédents du studio.
On retrouve presque le même Kamurocho que les récents épisodes avec Kiryu. Bien sûr il s’agit d’une représentation du quartier de Kabukichō de l’arrondissement de Shinjuku à Tokyo. Mais les événements prennent place à une autre époque (décembre 2018)


Les habitués de la série et en particulier ceux ayant fait Yakuza 6 et les remakes Kiwami ne seront pas dépaysés par l’environnement du quartier. Le jeu semble d’ailleurs utiliser le même moteur graphique.

Le vrai héros de ce jeu d’ailleurs c’est la ville, on appréciera cette carte plus petite que les open world habituels mais nettement plus dense et détaillée. Contrairement aux immenses mondes ouverts des géants du genre, dans Judgment chaque échoppe semble unique.
Si toutes les rues ne sont pas modélisées à l’identique, cette représentation du quartier est suffisamment fidèle pour qu’on puisse prendre plaisir à retrouver des lieux visités dans le monde réel. Par exemple nous étions ravis de retrouver le fameux Shinjuku Batting Center ouvert toute la nuit où nous avions fait un peu de baseball tard et où le gérant ayant eu pitié des 2 gaijins trempés en donnant un parapluie à Victor.


Les partenariats avec des marques existantes ajoutent au réalisme, ainsi l’inception totale était de retrouver virtuellement un restaurant visité IRL dans lequel j’avais vu la publicité pour ce jeu.


Kamurocho cela veut dire aussi les bas-fonds, les bars à hôtesses (et hôtes), des boutiques de vidéos chaudes. Le décor tout indiqué pour un privé, mais cela ne nous n’empêchera pas tiquer sur certains dialogues des passants assez crus et sexistes.

L’amitié est importante dans Judgment et il sera possible de se faire des amis et de renforcer les liens d’amitié en accomplissant de mini missions ou simplement en allant les saluer. Non seulement cela donne des missions secondaires amusantes mais cela renforce l’immersion dans l’univers et l’impression d’avoir un personnage plus profond et non pas unidimensionnel.

On retrouvera aussi de nombreux mini jeux, ainsi les salles d’arcade Sega permettent de jouer à des classiques de l’éditeur (Fantasy Zone, Puyo, Virtua Fighter 5 Final Showdown, Fighting Vipers) dont certains peuvent même se jouer à deux. Mais il sera possible de faire des courses de drones, de jouer au billard, au blackjack, et même des jeux dans une salle d’arcade VR (qui me fait penser à cette salle visité en 2017 et hélas désormais fermée). Dans ce domaine les puristes de la série Yakuza seront peut-être un peu déçus de ne pas retrouver certains jeux comme le karaoké ou le golf.

Le jeu est très linéaire et bourré de cinématiques, heureusement celles-ci sont particulièrement bien doublées et animées et il est à noter que le jeu est enfin entièrement sous-titré en français. Certaines de ces cinématiques vous demanderons d’effectuer des QTE (quick time event ) , c’est à dire d’appuyer très rapidement sur le bon bouton pour réaliser l’action.
Judgement est un excellent jeu du studio Ryu Ga Gotoku et je crois même le préférer à certains jeux de la série Yakuza grâce à ses personnages plus attachants et son intrigue plus forte. De plus les nombreuses activité et quêtes secondaires apportent au jeu une grande durée de vie. Un incontournable disponible sur Playstation 4 uniquement.
Test réalisé à partir d’une version PS4 fournie par l’éditeur.