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Detroit: Become Human

Ecrit par papa

Depuis ED-209, le T-1000, les Cylons, Ultron, Bender et autres IAs, je me méfie des robots, faut-il aussi se garder du dernier jeu de Quantic Dream ?

EditĂ© par Sony Computer Entertainment et rĂ©alisĂ© par David Cage (de son vĂ©ritable nom David De Gruttola), Detroit: Become Human est le cinquiĂšme jeu de la sociĂ©tĂ© française Quantic Dream. Et c’est une exclusivitĂ© PS4.

L’action de Detroit: Become Human prend place dans un futur proche en 2038. La ville de Detroit est devenue la capitale mondiale de la conception d’androĂŻdes domestiques produits par la sociĂ©tĂ© Cyberlife. Ceux-ci, indissociables des humains si ce n’est la diode lumineuse sur leur tempe, remplacent les humains dans toutes les tĂąches ingrates.

Votre premiĂšre mission en tant que Connor, un robot conçu pour aider la police Ă  traquer les dĂ©viants (des robots ne respectant pas leur programme), vous entrainera Ă  dĂ©samorcer une situation de prise d’otage d’une petite fille par l’un de ces dĂ©viants.

Connor dispose de capacitĂ©s d’analyses hors norme. En particulier il est capable de dĂ©terminer le dĂ©roulement des Ă©vĂšnements ayant conduit Ă  une scĂšne de crime. En pratique vous manipulez une sorte de barre de montage vidĂ©o vous permettant d’avancer, de stopper ou reculer l’action et de voir une scĂšne passĂ©e sous tous ses angles afin de dĂ©couvrir des indices. Il y aura aussi des sĂ©quences de recherches plus classiques à  la façon des jeux Batman Arkham.

Comme dans les prĂ©cĂ©dents jeux de Quantic Dream, Detroit : Become Human vous permettra de jouer divers personnages. Kara est une androĂŻde domestique pleine d’empathie qui deviendra une fugitive afin de protĂ©ger une petite fille.

Enfin le troisiĂšme hĂ©ros jouable de cette histoire est Markus qui a eu la chance de vivre avec un homme bienveillant qui le considĂ©rait comme son fils. Un drame entraĂźnera Markus Ă  se rebeller contre sa programmation (trĂšs jolie scĂšne d’ailleurs) et mener les autres dĂ©viants vers une rĂ©volution. Vos choix dĂ©termineront si celle-ci sera pacifique ou violente.

Le gameplay reste assez similaire aux prĂ©cĂ©dentes productions Quantic Dream, c’est-Ă -dire qu’on dirige son personnage dans des dĂ©cors assez scriptĂ©es. De nombreuses sĂ©quences vous demanderont de faire un choix parmi plusieurs actions ou dialogues en appuyant sur un bouton. Ceux-ci affecteront le reste de l’histoire. Le plus souvent un compteur ajoutera de la tension dans des choix difficiles.

On apprĂ©ciera l’ajout d’une vue robotique permettant de trouver plus facilement les objectifs et objets avec lesquels interagir.

Les scĂšnes d’action seront transcrite en jeu par des QTE (Quick Time Events) et mettront vos nerfs Ă  rudes Ă©preuves en vous demandant d’appuyer sur la bonne touche au bon moment pour rĂ©ussir l‘action. A noter que l’histoire continuera mĂȘme sir l’un de vos personnages meurt.

Dans certaines sĂ©quences de Markus, le jeu vous permettra d’essayer diffĂ©rents mouvements et de voir leurs consĂ©quences afin de dĂ©terminer les meilleurs enchaĂźnements d’actions pour rĂ©aliser votre objectif.

Pour la premiÚre fois Quantic Dream nous montre le fonctionnement de sa narration. En effet à la fin de chaque chapitre un organigramme dévoilera les différents embranchements possibles. Une fois le jeu terminé,  vous pourrez rejouer les chapitres pour expérimenter leurs autres fins.

Detroit : Become Human se rapproche souvent d’un film interactif, voir considĂ©rant sa durĂ©e et son dĂ©coupage en Ă©pisode, d’une sĂ©rie TV US.  Mais qu’en est-il de l’histoire ?

Ma partie prĂ©fĂ©rĂ©e est celle avec Connor, le jeu d’acteur de Bryan Dechart et de Clancy Brown est nettement meilleur que le reste du cast et l’enquĂȘte plus intĂ©ressante. Avec son collĂšgue humain on aura bien droit Ă  tous les clichĂ©s du buddy movie policier des annĂ©es 80, mais c’est amenĂ© de façon convaincante. Les ressemblances avec le film I, Robot seront lĂ©gions.

L’arc de Kara est plus dramatique, la pauvre affrontant le cĂŽtĂ© obscur des humains et les scĂšnes de violence domestiques sur enfant sont vraiment difficiles.

C’est la partie avec Markus qui me chagrine le plus. Sa rĂ©volte pour l’égalitĂ© des droits des androĂŻdes embrasse un peu trop tous les clichĂ©s et le symbolisme de la sĂ©grĂ©gation (tags «  je pense donc je suis », androĂŻdes parquĂ©s Ă  l’arriĂšre des bus, ..) et manque beaucoup de subtilitĂ©.

Quantic Dream n’a pas lĂ©sinĂ© sur les moyens et a fait appel Ă  3 compositeurs diffĂ©rents pour souligner les diffĂ©rences des 3 personnages principaux et offrir au jeu une superbe bande son. Nima Fakhrara a rĂ©alisĂ© le thĂšme de Connor et utilise des instruments Ă©lectroniques customisĂ©s Ă  cet effet. Le thĂšme de John Paesano pour Markus est plus orchestral. Enfin Philip Sheppard a composĂ© le thĂšme de Kara principalement autour d’un air de violon.

De mĂȘme il est impossible de ne pas reconnaĂźtre l’important travail effectuĂ© sur la direction artistique et la crĂ©ation de l’univers du jeu. Detroit: Become Human dĂ©crit de façon crĂ©dible un futur proche oĂč la technologie est similaire Ă  la nĂŽtre (hormis les robots) mais plus Ă©lĂ©gante et efficace.  On a souvent dĂ©criĂ© la propension de David Cage Ă  se concentrer sur la technologie pour transcrire les Ă©motions, mais force est de constater que les visages des personnages semblent toujours en accord avec les emotions et le ton de la scĂšne.

De nombreux acteurs ont contribuĂ© Ă  Detroit : Become Human: (Markus est interprĂ©tĂ© par l’acteur Jesse Williams connue pour sa participation Ă  la sĂ©rie Grey’s Anatomy. Clancy Brown qui joue le dĂ©tective humain Hank, outre sa carriĂšre d’acteur a participĂ© en tant que voix pour de nombreux jeux vidĂ©o (Crash Bandicoot) ou dessins-animĂ© (c’est la voix de Eugene Krabs dans Bob l’éponge). Valorie Curry, qui joue Kara a contribuĂ© Ă  de nombreuses sĂ©ries TV (Veronica Mars, the Tick, House of Lies, 
). Bryan Dechart qui joue (trĂšs bien) Connor a fait de nombreux des courts mĂ©trages. Et on aura mĂȘme droit Ă  une participation de Lance Henriksen (qui a dĂ©jĂ  jouĂ© un androĂŻde par le passĂ© : Bishop dans Aliens)

Detroit : Become Human est de loin le jeu Quantic Dream que j’ai le plus apprĂ©ciĂ©, en particulier car il n’implique pas de Deus Ex Machina et parcequ’il reste plus terre Ă  terre. Il y a moins de moments gĂȘnants que les prĂ©cĂ©dents jeux. Le rythme est bien meilleur aussi.

A noter que la sortie du jeu a Ă©tĂ© ternie par les rĂ©vĂ©lations de Mediapart, Canard PC et Le Monde sur les conditions de travail dans le studio Quantic Dream (qui attaque d’ailleurs deux de ces journaux en justice).

Test rĂ©alisĂ© Ă  partir d’une version PS4 fournie par l’éditeur.

A propos de l'auteur

papa

RĂ©dacteur en chef avec la Passionℱ Âź du Jeu VidĂ©o depuis ses dĂ©buts sur Spectravideo et Sinclair ZX81.
Fier papa de 2 jeunes gamers.

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