Le dernier né de la Team ICO est enfin entre nos mains.
La team ICO c’est cette division de Sony SCE Japan Studio dirigĂ©e par Kenji Kaido et le directeur de crĂ©ation Fumito Ueda. Ils sont connus pour les chefs d’Ćuvre Ico (2001) et Shadow of the Colossus (2006) sur PlayStation 2.
Autant dire que l’attente pour ce projet annoncĂ© Ă l’E3 2009 fut longue.
The Last Guardian c’est une belle histoire d’amitiĂ© entre un jeune garçon et Trico, une Ă©norme crĂ©ature chimĂ©rique, hybride entre un canidĂ©, un fĂ©lin et un oiseau.
Le jeune garçon se retrouve mystĂ©rieusement au milieu de ruines de constructions anciennes et grandioses avec ce gigantesque animal enchaĂźnĂ© dont les lĂ©gendes racontent qu’il dĂ©vore les humains.
Un narrateur, le jeune garçon plus ĂągĂ©, commente les Ă©vĂ©nements et guide, avec parcimonie,  le joueur lorsquâil est perdu.
On retrouve des Ă©lĂ©ments des prĂ©cĂ©dents jeux : l’amitiĂ© entre le jeune garçon et Trico fait fortement penser Ă celle entre Ico et Yorda dans ICO. Le but est similaire aussi : il sâagit de se frayer un chemin dans les dĂ©dales labyrinthiques de ces ruines gigantesques. Et comme dans Ico, les environnements sont les vestiges de temples oĂč la nature empiĂšte sur les constructions humaines. La structure, massive et verticale, est traversĂ©e de part en part de maniĂšre linĂ©aire et alambiquĂ©e.
La diffĂ©rence c’est que le personnage faible ici c’est vous ! Des armures animĂ©es vous attaqueront et vous ne devrez votre salut qu’Ă la fuite ou plus probablement Ă l’intervention de votre ami gĂ©ant.
Les interactions entre le jeune garçon et Trico ont Ă©tĂ© particuliĂšrement soignĂ©es. Le comportement de Trico est extrĂȘmement rĂ©aliste, The Last Guardian nous donne rĂ©ellement lâimpression dâinteragir avec un vĂ©ritable animal.
Impossible de faire lâimpasse sur la rĂ©alisation et lâaspect esthĂ©tique. The Last Guardian est vraiment magnifique. Câest un jeu de contraste, entre lâombre et la lumiĂšre, entre le jeune garçon qui ressemble Ă un personnage de film dâanimation et un Trico ultra rĂ©aliste, dont les moindres plumes ondulent sous le vent. Le passĂ© dâUeda dans le domaine de lâanimation crĂšve les yeux tant les mouvements de Trico semblent rĂ©alistes tandis que ceux du garçon paraissent comme tout droit issus dâun dessin animĂ©.
La musique, superbe, a le tact de nâĂȘtre prĂ©sente que lors des moments importants et de laisser des passages calmes. Le silence permet lui aussi de transmettre des Ă©motions, ici il convient parfaitement Ă ces environnements dĂ©solĂ©s.
Les contrÎles sont déconcertants au premier abord mais reflÚtent des choix artistiques profonds :
Le bouton du haut (Triangle) sert Ă toutes les actions vers le haut (grimper, sauter), celui de la croix Ă celles vers le bas (descendre, sâaccroupir), câest un peu dĂ©concertant au dĂ©but mais logique. En outre tout est fait pour ĂȘtre analogique et pas de simples interrupteurs : je mâexplique : pour utiliser un levier il faut appuyer sur un bouton et descendre le stick vers le bas pendant un certain temps pour transmettre la difficultĂ© de bouger cet Ă©norme objet par un frĂȘle jeune garçon. De la mĂȘme façon donner des ordres Ă Trico nĂ©cessite parfois de sây reprendre Ă plusieurs fois, c’est parfois irritant mais cela permet de distiller lâidĂ©e dâavoir Ă faire Ă un animal vivant qui n’en fait un peu qu’Ă sa tĂȘte.
On apprĂ©ciera les voix japonaises originales sous-titrĂ©es.  Parmi les regrets, l’interface dâaide un peu trop omniprĂ©sente affichant quel bouton ou stick Ă actionner Ă contre sens total du jeu qui nâa justement aucune interface (pas de points de vie, dâinventaire, âŠ) semble avoir Ă©tĂ© rajoutĂ©e au dernier moment.
A noter que sur ma PS4 Pro le jeu tournait trĂšs correctement, mais jâai eu vent de lĂ©gers ralentissements sur une PS4 normale, sans que cela soit nuisible pour le jeu.
The last Guardian est un jeu dâauteur qui assume totalement son mĂ©dium. Pas de scĂšnes cinĂ©matique pour imiter le cinĂ©ma, pas dâinterface pĂ©nible pour indiquer lâinventaire ou des objectifs, mais une leçon de game design.
Test rĂ©alisĂ© Ă partir d’une version PS4 fournie par lâĂ©diteur.