article de Papa Nintendo Switch

Another World sur Nintendo Switch

Ecrit par papa

C’était hier, enfin il y a 27 ans


Un de mes jeux prĂ©fĂ©rĂ©s dĂ©barque sur Switch.  Je me revois encore y jouer sur l’Atari ST d’un ami il y a 27 ans. Another World Ă©tait un classique instantanĂ©, rĂ©alisĂ© presque entiĂšrement par le seul Éric Chahi.

Dotemu la sociĂ©tĂ© française spĂ©cialiste de l’adaptation de jeux retro sur plateformes modernes avait dĂ©jĂ  produit la version mobile d’Another World et ils rĂ©cidivent avec cette version sur Nintendo Switch.

L’intro du jeu est exceptionnelle, mettant le joueur en quelques secondes directement dans l’intrigue. On s’en souvient pour la fluiditĂ© de l’animation, pour les plans de camĂ©ras relevant d’un rĂ©el travail de mise en scĂšne, et pour sa concision. (Il n’y a que rĂ©cemment avec le nouveau DOOM que j’ai retrouvĂ© ce genre d’introductions efficaces et courtes).

Lester Knight Chaykin, un scientifique menant des expĂ©riences avec un accĂ©lĂ©rateur de particule,  se retrouve projetĂ© dans un autre monde (« another world ») Ă©trange. Il va devoir survivre dans un dĂ©cor alien hostile. En effet des sortes de larves vont essayer de vous injecter leur venin mortel, une crĂ©ature Ă  l’allure d’un lion vous poursuivra et vous tomberez nez Ă  nez Ă  avec des humanoĂŻdes qui vous enfermerons dans une prison souterraine.

Ce qui a rĂ©ellement impressionnĂ© tout le monde Ă  sa sortie est l’animation du jeu, en effet en grand fan de la borne d’arcade Dragon’s Lair, Éric Chahi voulait reproduire l’animation fluide des dessins animĂ©s dans un jeu vidĂ©o. C’est en voyant un documentaire sur le dessin animĂ© du Seigneur des Anneaux de Ralph Bakshi de 1978 qu’il a pensĂ© utiliser la technique du rotoscoping c’est-Ă -dire filmer un acteur en mouvement pour le digitaliser (comme Jordan Mechner l’avait fait pour Karateka ou Prince of Persia). Ainsi il filmera une petite voiture pour l’animation de la Ferrari du dĂ©but (c’est d’ailleurs le passage de science-fiction le plus insensé : un chercheur en Ferrari). Il se filmera aussi pour les mouvements de Lester.

Graphiquement le jeu est rĂ©alisĂ© en dessin vectoriel, le but Ă©tant de d’occuper le moins de place possible sur disquette lors de la sortie sur Atari ST et Amiga. Cette technique a pour consĂ©quence des images simples, Ă©purĂ©es, oĂč chaque Ă©lĂ©ment forme une cellule isolĂ©e par son contour, et reçoit une couleur donnĂ©e comme la ligne claire en BD en quelque sorte.

L’esthĂ©tique de l’univers science-fiction du jeu doit beaucoup aux Ɠuvres d’artistes comme ZdzisƂaw BeksiƄski, de Michael Whelan, Richard Corben ou Frank Frazetta mais aussi selon Eric Chahi Ă  Dragon Ball (pour l’animation et les tirs chargĂ©s) ou Hyperion de Dan Simmons.

Autre point notable, Another World n’avait aucune interface Ă  l’écran : pas d’indication de de scores ou de jauge d’énergie afin de faciliter cette immersion en terre inconnue. Il n’y avait pas non plus de consigne pour guider le jouer et encore moins de boss. Mais pourtant on se souvient de tous ces petits dĂ©tails, ces petites transition comme quand, au dĂ©tour d’un couloir, un ennemi vous saisit et fait tomber votre arme. Il faudra alors rouler et la reprendre afin de survivre comme dans un film d’action. Ou l’apparition dans l’autre monde dans une explosion sous-marine.

On retient aussi le jeu pour un cotĂ© une peu plus humaniste: s’il y a des fusillades, le cƓur du jeu sera votre amitiĂ© avec votre compagnon d’infortune alien.

Cette version offre des graphismes en HD et permet de passer d’une pression d’un bouton entre la version originale et ce remake HD sans le moindre temps de chargement. La version HD du jeu sublime l’esthĂ©tique originale sans la trahir.

En outre on retrouve 3 modes de difficultĂ© qui seront les bienvenus car ce jeu de type die & retry peut se rĂ©vĂ©ler difficile. A noter qu’Another World est rĂ©ellement court, il faut compter moins d’une heure pour le finir d’une traite, mais il est peu probable que vous ne rĂ©alisiez un tel temps Ă  moins d’ĂȘtre un speed runner aguerri.

CotĂ© son, le jeu offre le choix dans la version sonore entre la version remastĂ©risĂ©e ou la version d’origine de la bande-son atmosphĂ©rique composĂ©e par Jean-François Freitas.

S’il faut trouver des dĂ©fauts on pourra mentionner un certain archaĂŻsme dans les contrĂŽles, en effet le mĂȘme bouton sert Ă  courir et Ă  tirer au pistolet laser ce qui peut poser quelques soucis. Et on peut aussi Ă©voquer certains points de sauvegardes beaucoup trop espacĂ©s obligeant Ă  refaire ad nauseam certaines sĂ©quences pourtant si cool.

Another World est un de ces jeux qu’il faut avoir essayĂ© une fois dans sa vie et cette version Switch (qui est la mĂȘme que la version que l’édition Another World – 20th Anniversary Edition) permettant d’y jouer sur grand Ă©cran comme en mobile en est la version ultime.

Et si vous voulez en savoir plus, je vous conseille le livre de Daniel Ichbiah sur Eric Chahi chez pix’nlove.

Article rĂ©alisĂ© Ă  partir d’une version Switch fournie par l’Ă©diteur.

A propos de l'auteur

papa

RĂ©dacteur en chef avec la Passionℱ Âź du Jeu VidĂ©o depuis ses dĂ©buts sur Spectravideo et Sinclair ZX81.
Fier papa de 2 jeunes gamers.

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